El Bassiss était la dernière pièce présentée dimanche soir, au TNA, dans le cadre du Festival national du théâtre professionnel. Les personnages de El Bassiss (lueur) ont tous eu à affronter les affres de la vie quotidienne. Chacun d'eux a une histoire bien particulière qui ne ressemble pas à celle de l'autre. C'est après un tremblement de terre qu'ils se retrouvent tous engloutis sous terre. Leur rencontre est une sorte de huis clos. Il y a d'abord le personnage du fou (joué par Badis Mourad). Celui-ci n'a pas l'air d'être triste de se retrouver dans une espèce de cavité naturelle, une caverne. Cela lui permet d'échapper à l'anarchie qui caractérise le monde d'en haut. Dans ce lieu oppressant, il y a également la petite fille qui ne comprend rien à ce qui lui arrive. Effrayée, inquiète et paniquée, elle cherche tantôt ses camarades et tantôt ses affaires scolaires. Soudain, une femme surgit. Elle pleure ses enfants qu'elle a laissés. Puis vient une autre jeune femme accompagnée d'un homme. Au fil des scènes, on découvre que les deux femmes se connaissaient bien avant, la première (interprétée par Sabrina Boukria) travaillait comme femme de ménage chez la deuxième (incarnée par Nouara Berah). Celle-ci s'avère être finalement la fille d'un riche homme d'affaires. Elle est visiblement enceinte de quelques mois. Quelques instants plus tard, un vieil homme fait son apparition sur scène. C'est l'homme d'affaires et le père de la jeune-femme. Il était apparemment suivi par un voleur qui va le menacer pour qu'il lui donne sa valise bourrée d'argent. Dans ce huis-clos imposé, chacun va raconter ou évoquer son histoire et ainsi son passé douloureux. Ils seront juges et coupables à tour de rôle. On découvre ainsi, que le père de la jeune fille enceinte est un responsable corrompu. Abandonnée et délaissée, sa fille sombre dans la débauche. C'est à cause de lui d'ailleurs, que la femme de ménage décide de quitter son travail puisqu'il a tenté de la violer. On découvre aussi que le mari de celle-ci a été assassiné par le voleur. Ces personnes sont tous à la recherche d'une issue, d'une lueur pour sortir...à la recherche du salut. Djahid Dine El Hani Mohamed, le metteur en scène d'El Bassiss, nous donne à voir à travers sa pièce une sorte de huis clos où ces âmes tourmentées essaient tant bien que mal de s'exorciser. La pièce dépeint un monde injuste et inique, elle évoque aussi et surtout, la triste condition de l'homme. Le décor austère de la pièce enveloppe le public dans une sorte d'atmosphère oppressante. Avec El Bassiss, nous sommes passés ainsi d'un théâtre expérimental (avec Lahadate masrah, présentée la veille par le TR de Guelma), à un théâtre des plus classiques. La singularité ordinaire de cette pièce écrite par Djahid Dine El Hani Mohamed qui en est aussi le metteur en scène, est tout d'abord le fait qu'il s'agit d'une création et non d'une adaptation. Or, la majorité des pièces participant à la compétition officielle du Festival national du théâtre professionnel est constituée d'adaptations des textes de dramaturges français, allemands ou algériens.