En dépit des sommes investies, beaucoup de travail reste à faire. L'hygiène hospitalière n'est pas une question de moyens. Beaucoup d'argent sont investis dans ce domaine, mais les résultats demeurent insatisfaisants en matière d'hygiène dans les établissements sanitaires. C'est ce qu'a déclaré, le Dr Nafaâ Timssiline, directeur général de Nosoclean hier, en marge d'un séminaire sur l'hygiène hospitalière, organisé respectivement par Nosoclean à Alger. Pour ce faire, M.Timssiline estime qu'«il faut un grand travail de formation et l'implication de tout le monde, en premier lieu le comité national de l'hygiène hospitalière», précisant que ce dernier a «la lourde tâche de mettre en place le programme de travail des experts dans le domaine en question». Pour lui, cette rencontre a pour but de sensibiliser les responsables des hôpitaux et pharmaciens, tout en mettant en exergue l'importance de ce créneau, notamment en matière de coût des soins. Optimiste semble-t-il, le Dr Timssiline estime qu'il y a une certaine prise de conscience de la part des professionnels de la santé en matière d'hygiène. «C'est tout le monde qui commence à avoir peur», atteste-t-il. Estimant qu'il y a un manque d'évaluation et de suivi de la part des concernés dans le domaine de l'hygiène, Nafaâ Timssiline a préconisé la redéfinition des missions de chacun et ce, à travers l'organisation. Par ailleurs, la société Nosoclean en collaboration avec les Laboratoires Anios, Melag, Sanivap, a organisé, hier, la 7e édition de sa journée de formation et d'échanges en hygiène hospitalière ayant pour thème «Qualité et sécurité des soins à l'hôpital». Cette rencontre a pour objectif, selon ses organisateurs, la sensibilisation des professionnels du domaine. Pharmaciens hospitaliers, gestionnaires, cadres paramédicaux, praticiens, étaient présents. L'allocution d'ouverture a été prononcée par le Pr Abed, doyen des pharmaciens. Dans son intervention, il a souligné la place prépondérante des pharmaciens hospitaliers dans la mise en application des politiques de prévention universelles et celles initiées par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Mme Annik Pichard, conseillère pour les affaires réglementaires européennes et internationales, à la direction des risques chroniques (Ineris/France) a démystifié, de son côté, l'outil d'évaluation et de gestion des risques des substances et produits chimiques que constitue le règlement Reach. Le Dr N.Timssiline a, pour sa part, passé en revue les obstacles et défis à une sécurité améliorée, en rappelant l'obligation de faire évoluer les protocoles intégrant les avancées technologiques, les réglementations en vigueur et les réalités du terrain. Il a insisté sur l'attention particulière qui doit être accordée au maillon humain dont la formation continue, qui constituera un gage de réussite. En ce sens, il a renouvelé l'engagement de Nosoclean à y contribuer. Le Dr B. Granbastien, en charge du service de gestion du risque infectieux au Chru de Lille a, quant à lui, rappelé la place de l'hygiène des mains dans la sécurité des patients. De son côté, le Dr M. Erb, du service de gestion du risque infectieux et des vigilances (Sgri France), a retracé les recommandations «hygiène des mains» de la Sfhh (Société française d'hygiène hospitalière) actualisées.