Aujourd'hui, s'ouvre officiellement la campagne électorale dans la perspective des prochaines élections locales qui auront lieu le 10 octobre prochain. Comme la plupart des échéances dont l'importance engage aussi bien la crédibilité de l'Etat que le bon choix des électeurs, la présente campagne s'ouvre sur deux symboles de bon augure : l'automne, mois généreux par excellence et la prochaine année (2003) toute proche, propice aux bonnes résolutions. Bien! Mais que va-t-il se passer ? En principe comme pour les législatives précédentes, la présente campagne sera, à l'évidence, moins affectée par la surenchère des non-votants, malgré la persistance de ce phénomène en Kabylie où, par ârchs interposés, des partis continuent de régler leurs comptes, qui pour retrouver son aura, pour asseoir un équilibre structurel sérieusement ébranlé par les dissensions internes. Grand bien leur fasse! Qu'en est-il à présent, en ce premier jour de campagne du FLN qui, lors des élections législatives du 30 mai dernier, a quand-même remporté la grande palme du retour? Une grande palme malgré une intense campagne de boycott qui, enfin, n'a pas empêché l'Algérie de poursuivre son petit bonhomme de chemin en direction de la croissance. Eh bien le FLN est en campagne partout dans le pays et son secrétaire général, M.Ali Benflis, entame, aujourd'hui, une tournée qui le conduira dans trois wilayas de l'Est, à savoir Sétif, Mila par Chelghoum El-Aïd et Constantine. En revanche, demain vendredi il sera à Oran où il prononcera au moins un discours lors d'un grand meeting dans la capitale de l'Ouest. Avec quel type de discours Ali Benflis haranguera-t-il les foules qui vont venir en nombre lui souhaiter la bienvenue et en même temps l'écouter leur parler du profil de la nouvelle commune pour laquelle ils auront à élire des femmes et des hommes autrement plus performants que ceux qui ont jalonné le parcours de l'APC depuis sa naissance en 1967? Le thème principal qu'il aura à développer, on s'en doute, sera celui du devenir des communes et le rôle qu'elles doivent jouer dans la politique de consolidation des fondements de l'Etat, tout en contribuant qualitativement à maintenir le taux de croissance économique au niveau fixé par le gouvernement, c'est-à-dire à 6,5% au cours du prochain exercice. La commune doit, de ce fait, rompre avec la passivité qu'on lui a toujours connue depuis des décennies et muer dans la bonne direction pour devenir un partenaire mieux avisé dans le domaine socio-économique et, c'est sa mission cardinale, de pouvoir conduire ses administrés à devenir des citoyens soucieux avant tout de protéger les biens collectifs de leur collectivité des tractations malsaines qui, aux dernières nouvelles, nous apprennent qu'elles ont conduit un grand nombre de «responsables» d'APC à outrepasser leurs prérogatives vis-à-vis de la loi. Ceci étant dit, les enjeux des prochaines élections, puisqu'on en parle depuis quelques semaines, existent bel et bien et le tournant vers le bien-être qu'on a constaté depuis deux ans dans notre pays, pourrait tout aussi bien servir de stimulant pour sortir les APC algériennes du marasme qu'elles ont vécu pendant la longue période de crise entretenue durant près de 10 ans par les islamistes au moyen de kalachnikovs. D'un autre côté, il faut se rappeler que l'indigence budgétaire qui a affecté plus de 1400 communes de notre pays n'a plus sa raison d'être dès lors que depuis que le redressement macro-économique de l'Al-gérie a pu retrouver ses grands équilibres et qu'il en a résulté une croissance réelle, le gouvernement a pu sans hésiter entre prendre de renflouer les caisses de plus de1400 APC depuis l'an 2000. Ce qui, pour le moins, est un enjeu si l'on veut que dorénavant les collectivités locales deviennent des partenaires actifs du développement socio-économique de l'Algérie.