Sous la pression internationale, Israël qui redoute la multiplication des flottilles humanitaires, comme celle du 31 mai dernier qui a coûté la vie à neuf passagers turcs et déclenché indignation et protestations dans toutes les capitales du monde, lâche du lest. Il a allégé l'embargo terrestre sur Ghaza qu'il a asphyxiés. Désormais, tous les «biens à usage civil» qui ne figurent pas sur la liste de produits interdits – comme les armes ou les équipements susceptibles d'être exploités à des fins guerrières - et les matériaux de construction destinés aux projets validés par l'Autorité palestinienne (écoles, établissements médicaux) seront autorisés d'entrée dans l'enclave palestinienne. Israël qui continuera à obliger les bateaux de stopper dans le port israélien d'Ashod pour contrôler leurs cargaisons, s'engage à accroître l'activité des points de passage terrestre avec Ghaza. Tony Blair, le porte-parole du Quartette, Barack Obama et Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, sont aux anges. «C'est un pas dans la bonne direction», disent-ils. Insuffisant, affirment les Palestiniens qui attendent de l'Etat hébreu la levée totale du blocus et la relance du processus de paix qui est dans une impasse dangereuse. Hamas qualifie cet assouplissement de mesure «cosmétique». «C'est une tentative de contourner la levée totale du siège et de faire baisser la pression et la colère populaire des Musulmans et des Arabes, mais aussi des gens libres de par le monde qui appellent à une levée de ce siège sur Ghaza», estime le porte-parole du Hamas Ismail Radwan qui doit s'interroger sûrement sur les récentes manifestations des intégristes israéliens qui veulent une ségrégation entre enfants ashkénazes et séfarades dans les écoles religieuses et les dernières mesures du gouvernement israélien. Comme celles de réactiver une loi de 1952 dite d'Entrée qui permet la révocation des permis de résidence des Palestiniens à Al Qods. Plus de 5.000 expulsions annuellement. Dernières en date, celles de quatre membres du Conseil législatif palestinien. Les citoyens israéliens d'origine palestinienne, soit 20% de la population confinés sur 3% des terres, ne semblent pas inspirer confiance à l'Etat hébreu qui rêve de leur «transfert» ailleurs. Ou de continuer les démolitions dans El Qods est, et ce, dans le « silence » le plus total de George Mitchell qui refuse de donner la moindre garantie au Président de l'Autorité palestinienne sur le gel des constructions et des Américains et autres Européens qui ont oublié, un, qu'ils avaient promis des milliards de dollars, à la conférence de Charm El-Cheikh pour reconstruire Ghaza, deux, de peser de «tout leur poids» pour mettre fin à l'insoutenable blocus et faire sortir le processus de paix de «l'impasse» actuelle.