Le public constantinois n'a pas attendu la fin du match Algérie-Angleterre pour laisser exploser sa joie. Déjà à la mi-temps, des petits groupes de jeunes n'ont pas résisté au désir fou d'exprimer leur satisfaction, en investissant les rues de la ville et chantant les hymnes à la gloire des Verts. Quand l'arbitre a sifflé la fin de la rencontre, ce fut tout simplement l'euphorie annonciatrice de l'espoir qui refait surface. Il était 22 heures, et le centre-ville d'habitude calme à cette heure, n'arrivait plus à contenir l'immense foule composée essentiellement de jeunes qui tenaient à saluer, comme l'exige la tradition algérienne, la belle prestation des protégés de Saâdane. Des youyous fusaient des balcons. L'emblème national est de nouveau à l'honneur et les maillots de l'Equipe nationale étaient omniprésents. Constantine respire enfin et se libère du stress dans lequel elle a été enfermée depuis la défaite surprise face à la Slovénie. Dans les quartiers périphériques, c'est pratiquement la même ambiance. On se congratulait et on commentait de long en large ce demi-succès réalisé par une équipe qui a réussi avec l'art et la manière à neutraliser l'un des favoris du Mondial. Très connaisseur, le public algérien ne s'est pas trompé en saluant chaleureusement cette grande performance. Très tard dans la nuit, Constantine a de nouveau retrouvé son calme. Après une nuit folle, ceux qui n'ont pas regardé le match, car ne supportant pas la pression, ont investi les cafés le lendemain pour pouvoir apprécier, à sa juste valeur, le combat héroïque des Fennecs. Du jamais-vu de mémoire de supporter. Des centaines de téléspectateurs regardaient la rediffusion du match avec la même tension! Après presque une semaine de déprime, les Constantinois retrouvent le sourire. La flamme que l'on croyait éteinte a été rallumée par Bougherra, Halliche, Lacen, Antar et tous les autres. Avec un tel esprit, l'Equipe nationale est en mesure de rivaliser avec les meilleurs et jouer dans la cour des grands, estiment de nombreux supporters de Constantine.