La demande algérienne sera examinée lors de la prochaine réunion du cartel. La demande formulée officiellement par l'Algérie d'augmenter son quota de production a été suivie d'une fin de non-recevoir. La requête de Chakib Khelil n'a pas été examinée puisque les pays membres de l'Opep, qui se sont réunis jeudi dernier à Osaka, avaient finalement opté pour le maintien de leur production à 21,7 millions de barils par jour au quatrième trimestre de cette année. Plusieurs pays membres de l'Opep, dont le Venezuela, s'étaient formellement opposés à toute forme d'augmentation et ont carrément mis la pression sur les autres pays pour maintenir les quotas à leur niveau actuel. Le ministre de l'Energie a, néanmoins, déclaré que la requête algérienne de hisser son niveau de production à 1,1 mbj sera nécessairement discutée lors de la prochaine réunion de l'Opep prévue à Vienne le 12 décembre prochain. Une réunion considérée comme décisive si l'on considère que le climat politique et la situation économique seront plus transparents et que la menace qui plane sur l'Irak sera d'ici à là écartée. Le communiqué de l'Opep a, dans ce sens, indiqué qu'une réunion extraordinaire pourrait avoir lieu afin de décider d'une hausse de production si les prix du brut excédaient le plafond de 28 dollars le baril. Un clin d'oeil sans doute pour les pays consommateurs inquiets d'une envolée soudaine des prix si l'Irak venait à subir une attaque américaine. La prudence de l'Opep s'explique également par des prévisions de croissance relativement pessimistes et qui tournent autour de 1,1 mbj pour l'année 2003 même si l'AIE (Agence internationale de l'énergie) prévoit une hausse saisonnière de 1,6 mbj au quatrième trimestre. Ce qui laisserait croire que l'approvisionnement du marché reste satisfaisant et écarterait tout risque de recul significatif des prix du brut. Recul dommageable, précisent encore les observateurs, pour les économies des pays mem- bres du cartel qui ont, rappelons-le, perdu dans les 35% de leur part du marché depuis janvier dernier en retirant près de 5 mbj du marché. Les observateurs pensent, en revanche, que cette politique tire déjà des dividendes puisque les prix du pétrole, même s'ils continuent à augmenter comme à chaque saison froide, il y a peu de chance pour qu'ils atteignent des pics semblables à ceux enregistrés lors de la guerre du Golfe et ce, même si la menace contre l'Irak venait à se concrétiser, précisant encore que les dernières frappes contre l'Afghanistan prouvent que les marchés pétroliers réagissent beaucoup mieux aux crises et autres menaces militaires. Reste maintenant pour les pays membres de l'Opep d'entretenir leur crédibilité, déjà fort entamée, auprès des pays consommateurs. Les dépassements de quotas, dont ont été coupables un bon nombre de pays membres, plus particulièrement l'Algérie, ont mis l'organisation dans une situation délicate rendant les décisions de l'Opep et les chiffres qu'elle avance sans impact réel puisque entre le discours et la réalité, il y a, quelquefois, une différence vérifiable de 1,5 à 2 mbj.