L'appel à la grève illimitée à partir du 22 de ce mois, lancé par l'Union générale des commerçants et artisans d'Alger (Ugcaa) semble préoccuper les pouvoirs publics qui considèrent cette action, dans un communiqué adressé à notre rédaction, comme «nulle et non avenue». A cet effet, les responsables du bureau exécutif de la wilaya d'Alger interpellent les «taxieurs» et leur demandent de demeurer actifs et vigilants jusqu'à ce que leurs doléances soient prises en charge par la commission nationale des taxis installée officiellement le 16 août dernier par le ministère des Transports. Quant à la plate-forme de revendications, elle consiste essentiellement en le statut et en la dignité du chauffeur, la réglementation générale de la profession notamment la question des tarifs et impositions fiscales ainsi que d'autres problèmes d'ordre socio-professionnel. Cet appel au débrayage a créé, néanmoins, une divergence d'avis au sein de cette corporation. Pour certains, ce mouvement n'a aucun fondement vu qu'il ne répond qu'aux intérêts de ses initiateurs. «C'est un mouvement monté de toutes pièces», martèle un chauffeur de taxi. D'autres, au contraire, approuvent cet «avis de grève illimitée» qui pourra, estiment-ils, être le meilleur moyen de pression sur les décideurs qui ne font, pour le moment, que «temporiser les choses avec leurs promesses en l'air». D'autres chauffeurs, par manque d'information concernant ce débrayage, ne savent plus que faire. «Je ne sais pas si cette grève concerne les taxis collectifs ou les taxis compteurs», déclare ce «taxieur». Finalement, ce sont les usagers qui sont, forcément, les premiers à être pénalisés par ce mouvement qui se produirait au début de la rentrée sociale. En outre, la mauvaise réglementation, pour ne pas dire son absence, se répercute également sur le client, qui est, le plus souvent, victime d'abus d'autorité de la part du «taxieur» qui, contrairement à la règle, croit être roi dans son véhicule.