Le retard dans la promulgation de ce dossier inquiète les enseignants chercheurs. Les enseignants du Supérieur sont mécontents. La raison: la non-promulgation du régime indemnitaire. «Le retard de la finalisation de ce dossier inquiète sérieusement les enseignants chercheurs», déplore le Cnes, le syndicat de cette corporation. Selon son secrétaire général, M.Abdelmalek Rahmani contacté hier par L'Expression, ce retard est inexpliqué. Les enseignants craignent aussi le taux de l'augmentation prévue dans le cadre de ce dossier. «Nous espérons avoir un taux à la mesure des deux années d'attente», indique notre interlocuteur. Le Cnes revendique, en effet, une hausse de 150% en plus du salaire de base «sinon ça n'aura servi à rien d'attendre pour recevoir comme les autres fonctionnaires». Pour le syndicat, la tutelle, au lieu de s'occuper du problème du régime indemnitaire, considéré comme le dossier le plus sensible et d'actualité, dont la promulgation pourrait sans aucun doute améliorer les conditions socio-professionnelles de l'enseignant-chercheur, opte paradoxalement pour «une démarche unilatérale, sournoise et hasardeuse et qui s'apparente à une véritable stratégie d'isolement et de marginalisation de notre syndicat». Cette question et celle du logement qui touche plus de 12.000 enseignants non logés, seront entre autres, à l'ordre du jour de la session du Conseil national prévue les 29 et 30 juin 2010 pour «adopter les actions nécessaires pour faire aboutir nos justes et légitimes revendications». «Nous parlerons de la prochaine rentrée universitaire et de tout ce qui touche à la gouvernance de l'université. S'il faudra qu'on passe à des actions, nous le ferons. C'est à la base de décider», prévient M.Rahmani. A rappeler que le Cnes avait observé, en novembre 2009, une grève de 15 jours qui a paralysé la plupart des établissements universitaires à travers les wilayas du pays. Par ailleurs, le Cnes regrette l'intronisation de la mesure restrictive de participation aux congrès à l'étranger, «qui ne peut être considérée que pénalisante et qui porte atteinte à toute la communauté universitaire et n'arrangeant guère la promotion de la recherche scientifique en Algérie». La restriction concernant la participation aux congrès est déjà là, qui fait qu'un chercheur algérien ne peut participer à plus d'un congrès annuellement à l'étranger au vu des insuffisances budgétaires allouées à ce genre de manifestations, en plus d'une gestion chaotique et confuse de ce dossier, dénonce le Cnes dans un communiqué. «Ce serait vraiment malhonnête de qualifier tous les enseignants chercheurs partant à l'étranger dans ce cadre, de faire du tourisme ou autres activités. Certes, il y a peut-être une minorité qui altère l'image de marque de l'université algérienne par des participations qui suscitent des interrogations, mais en contrepartie, il y a une majorité qui honore dignement ses engagements, la preuve est le taux de la production scientifique qui est allé crescendo pendant les dernières années tel que témoigné par les déclarations du directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique», souligne cette organisation syndicale qui ajoute: «Indubitablement, il faut mettre des garde-fous quant à l'attribution de participation aux conférences en se basant exclusivement sur des critères purement scientifiques, en conciliant ainsi la rigueur et l'épanouissement loin de toute politique régressive et de démarche de confinement scientifique», et d'enchaîner encore: «S'il y a des dérapages, ils sont en grande majorité dus à la complicité de l'administration qui tolère des participations nébuleuses».