Cette histoire d'or de 7 et 14 carats, introduits par des trafiquants à l'ouest du pays, a circulé ces derniers temps. «Le Trésor public est en train de perdre des sommes colossales et l'histoire de l'or de mauvaise qualité, qui aurait envahi le marché local dernièrement, est une pure affabulation créée pour protéger des intérêts.» Ce sont là les propos de certains bijoutiers de la région Ouest qui avaient reçu la visite des agents de contrôle. Cette histoire d'or de 7 et 14 carats, introduits par des trafiquants à l'ouest du pays, a circulé ces derniers temps. Plusieurs bijoutiers avertis de la présence de contrôleurs en mission avaient fermé boutique pour éviter tout problème. Mais à y voir de plus près, cette histoire de fermeture n'avait aucun lien avec les rumeurs d'or de mauvaise qualité en circulation. Plusieurs bijoutiers que nous avons contactés ont parlé de faux poinçon, utilisé par certains et qui aurait motivé les dernières opérations effectuées par les contrôleurs. Ces derniers, en visitant les bijouteries, procèdent à des saisies au motif que la marchandise proposée à la vente porte l'estampille d'un faux poinçon, identique à celui utilisé par les services de contrôle. « Nous sommes en règle et ce n'est pas à nous de vérifier si le poinçon est légal ou non. Nous savons que des énergumènes ont confectionné un faux poinçon et c'est à l'Etat de les identifier », diront certains bijoutiers. Ces derniers nous apprennent que ce faux poinçon est apparu depuis 1995. Avant cette période, les bijoutiers se bousculaient pour poinçonner leur or auprès des services concernés. «L'opération nous coûtait 30 DA le gramme d'or, mais depuis 1995, l'Etat a décidé de porter cette taxe à 220 DA/g. C'est ce qui a poussé certains à confectionner de faux poinçons pour proposer l'estampille de l'or à 50 DA. Le Trésor public, depuis cette augmentation, a perdu beaucoup d'argent, et la mafia en a profité. Des fortunes colossales se sont constituées au détriment de l'Etat et ce sont des bijoutiers honnêtes qui font les frais des descentes des agents de contrôle», diront des bijoutiers qui précisent que les services de l'Etat connaissaient la bousculade à l'époque et aujourd'hui, les agents passent leur journée à se rouler les pouces. Un contrôleur, qui a requis l'anonymat, parle de faux poinçon et d'or de mauvaise qualité en circulation. «Nous avons effectué des saisies et tous les dossiers ont été transmis à la justice pour donner des suites à cette affaire», avouera-t-il. Les bijoutiers reconnaissent qu'il existe une grande quantité d'or portant un faux poinçon, mais nient la présence d'un or de 7 et 14 carats. «Comment voulez-vous qu'on vende un or de mauvaise qualité et qu'on établisse des certificats prouvant qu'il est de 18 carats? Au premier contrôle, la fausse déclaration sur la qualité est établie», dira un bijoutier. Les services concernés devraient prendre sérieusement en charge le dossier de la joaillerie, car outre les faux billets, les faux documents administratifs, voilà qu'un faux poinçon fait son apparition pour profiter à une mafia compradore toujours à l'affût.