Cette information vient un mois après le congrès qui s'est tenu en Belgique. Un des avocats de Abassi Madani qui avait suivi le dossier du FIS depuis ses premiers balbutiements et qui connaît bien le premier responsable du parti dissous, confie à L'Expression que les visites médicales sont une routine mensuelle. «Un prisonnier de la stature de Abassi est automatiquement ausculté par son médecin au moins une fois par mois sans qu'il le demande», précise-t-il. Toutefois, il reconnaît que Abassi a des problèmes de santé qui nécessitent un suivi médical. Seulement, la question de poser le problème de santé de Abassi maintenant met sur le qui vive ceux qui suivent de près le dossier islamiste. Notre interlocuteur établit un lien direct avec la conjoncture politique et rappelle le congrès de l'ex-FIS qui s'était tenu à Bruxelles et dont on avait dit que Abassi était pour et que Ali Benhadj était contre. Et de s'interroger sur la manière dont Abassi avait émis son point de vue. «C'était Ali Benhadj qui faisait sortir des lettres de prison, souligne-t-il, Abassi, en revanche, ne l'avait jamais fait». Lorsqu'on fait rappeler à l'avocat du FIS que Abassi avait bel et bien envoyé une lettre à l'ONU, il reste sceptique. «Je ne crois pas que Abassi ait pu envoyer pareille lettre ; surtout au moment où il était totalement libre», ajoute-t-il. Enchaînant sur le congrès de Bruxelles, notre interlocuteur considère qu'après les événements du 11 septembre aucune organisation islamiste ne pouvait tenir une réunion sans le consentement de la CIA et surtout en Europe. Pour mieux enfoncer les animateurs du congrès tenu à Bruxelles, il révèle qu'aucun d'eux ne figurait parmi les militants ni parmi les sympathisants du FIS en 1991. Et de s'interroger: «Quand ont-ils adhéré au FIS ces gens là?». Rappelons que Abassi Madani avait été arrêté en juin 1991 après la grève insurrectionnelle qu'il avait conduite. Jugé au mois de juillet 1992, il avait été condamné à douze ans de prison ferme. Il avait bénéficié de la liberté conditionnelle en 1997 puis assigné à la résidence surveillée en raison d'une lettre qu'il aurait adressée à Kofi Annan. Certains milieux proches de la famille de l'ancien patron du FIS soutiennent que sa famille avait émigré en Allemagne où elle mène, depuis, une belle vie grâce aux dons des militants et sympathisants éparpillés en Europe. Certaines mauvaises langues prétendent que Abassi avait mis une somme colossale à leur disposition pour les mettre à l'abri du besoin.