Les formations politiques ne vont probablement refaire leur apparition qu'à l'approche des élections de 2012. La léthargie a gagné les formations politiques nationales. Qu'elles soient de l'opposition ou de l'Alliance présidentielle, elles sont presque toutes inscrites dans la logique de l'hibernation totale. La quasi-totalité des formations n'ont programmé aucune activité partisane durant cet été. Il semble qu'elles aient décidé de se mettre en congé. Cette absence sur le terrain n'est pas étrangère à une panne d'idées ni à un manque de perspectives politiques. Excepté les quelques activités du Front de libération nationale, dans le but notamment de mobiliser des jeunes militants au profit de cette formation, les autres ont préféré se tenir à l'écart de la scène politique. Le FLN s'adonne à ce genre d'activités en vue de la préparation des élections législatives et locales prévues pour l'année 2012. Les autres formations préfèrent l'attentisme à la préparation des échéances électorales. Elles attendent le lancement des campagnes électorales pour s'adresser aux électeurs. Avec le silence ayant caractérisé le paysage politique national, les formations politiques risquent de perdre leur crédibilité. Déjà qu'elles ne jouent qu'un rôle marginal dans la société, leur emprise ne sera que plus distendue. De ce fait, et mis à part les rendez-vous électoraux de grande envergure durant lesquels la scène politique est animée, aucune autre activité ou événement ne les attire. Elles comptent sur la présence de leurs représentants au sein de l'Assemblée populaire nationale pour faire de celle-ci une tribune. Pourtant, ce ne sont pas les dossiers d'actualité qui manquent. Dans ce sens, il convient de citer le programme quinquennal. Ce dernier devrait être présenté dès la session d'automne devant les deux Chambres du Parlement et les partis politiques sont censés intervenir dans les débats. Dans ce contexte, elles devraient installer des commissions de réflexion pour étudier les questions qui préoccupent les citoyens. Mais le fait que les échéances électorales pour les législatives et les locales prévues pour l'année 2012 soient éloignées, la situation n'est pas de nature à aiguiser l'activité des partis. Pour l'élection présidentielle, elle, n'interviendra qu'en 2014. Tous ces événements n'arrivent toujours pas à propulser l'activité partisane. Le carcan de l'attentisme dans lequel se sont enfermés les partis semble révélateur du climat qui règne sur le plan politique. Cela se traduit par la vacuité de la scène politique. Aucune perspective n'est inscrite dans l'agenda des partis censés prendre en charge l'actualité politique brûlante, à l'image surtout du programme quinquennal 2010-2014 qui est doté d'une enveloppe importante. Plusieurs autres questions d'actualité tels le passeport biométrique et la nouvelle carte d'identité nationale, qui ne cessent de susciter plusieurs interrogations, n'ont pas été suffisantes pour faire réagir les composantes du paysage politique national. Seuls les partis de la mouvance islamiste se sont exprimés sur la question des photos d'identité des femmes à apposer sur les passeports pour exiger le maintien du voile. Les autres partis ont été peu loquaces sur le dossier. Preuve que la léthargie n'est pas l'apanage de l'été.