L'année universitaire s'achève et les étudiants étrangers se retrouvent pratiquement sans argent. Les étudiants étrangers ont des difficultés à subvenir à leurs besoins quotidiens car ils ne perçoivent pas leurs bourses régulièrement. Que peuvent faire ces étudiants? N'ont-ils pour autre choix que de prendre leur mal en patience? Pour Frank, étudiant zimbabwéen, âgé de 19 ans, il n'y a pas d'autre solution que d'attendre et de tenir le plus longtemps possible avec un budget très limité. «Si je ne reçois pas ma bourse avant la fin du mois, je vais devoir appeler mon père au pays pour lui demander de m'envoyer de l'argent en urgence.» C'est aussi le cas de Amara, étudiant malien en commerce qui doit s'astreindre aux dépenses indispensables pour tenir jusqu'au prochain paiement: «Je ne touche à l'argent qui me reste que pour les frais nécessaires.» Dans cette situation, de nombreux étudiants étrangers passent des vacances difficiles en Algérie puisqu'il leur est impossible de rentrer dans leur pays, car les billets d'avion sont trop chers. Ainsi, la plupart restent bloqués dans leurs résidences universitaires pendant l'été et la majorité d'entre eux peuvent attendre plusieurs années avant de pouvoir rentrer chez eux. «Je ne suis pas rentré au pays depuis 4 ans», déclare Francis, un étudiant congolais en chimie à Béjaïa, rencontré à Alger. Et pour ces jeunes étudiants qui restent en Algérie durant les vacances, les possibilités de déplacement à travers les wilayas sont très limitées car les frais de transport, d'hébergement et de nourriture sont trop élevés sans parler des loisirs ou autres activités de vacances: «J'avais programmé d'aller passer mes vacances à Oran avec mes compatriotes qui étudient et résident là-bas, mais j'ai dû revenir à Alger au bout de deux jours car je n'ai pas pu rester avec eux dans leur résidence universitaire et les hôtels étaient trop chers pour moi», raconte Issa, 22 ans, étudiant sénégalais en tourisme qui a dû renoncer à ses vacances dans l'ouest de l'Algérie. En fait, les étudiants reçoivent une bourse de la part de leur pays et une autre de la part de l'Etat algérien, mais le problème inhérent à cette bourse réside dans le fait qu'elle est insuffisante et qu'elle arrive toujours avec beaucoup de retard. «Quand je reçois ma bourse je fais mes courses élémentaires en gros pour tenir plusieurs mois, car je ne peux jamais savoir quand je recevrai la prochaine bourse», avoue Selma, étudiante tchadienne de 25 ans en tourisme. Et certains de ces étudiants n'ont rien reçu de la part de leurs gouvernements respectifs depuis le début de l'année 2010. Aussi, les difficultés financières des étudiants étrangers sont très stressantes et ils ne savent plus à qui s'adresser pour mettre fin à leur calvaire. Du côté de l'Unicef, qui se charge de les inscrire dans des universités étrangères et qui a choisi de les envoyer en Algérie, elle est responsable du financement de leurs études, mais ils ne voient rien venir, surtout ceux qui sont en Algérie depuis une année, et qui n'ont jamais rien reçu jusqu'à maintenant. L'Etat algérien qui les accueille dans ses universités, leur verse la même bourse que celle que reçoivent les étudiants algériens laquelle était de 2700 DA par trimestre, les années précédentes et qui a été augmentée cette année de 50% suite à l'engagement du Président Bouteflika lors de sa campagne électorale. Cependant, elle a encore plus de retard depuis qu'elle a été augmentée car il faut encore plus de temps pour réunir les fonds nécessaires afin d'alimenter tous les comptes des étudiants inscrits dans toutes les universités à travers le territoire national. Alors que la bourse des étudiants étrangers tarde à leur être versée, ces derniers sont désemparés, car ils ne savent plus quoi faire pour remédier à cette situation. Par le passé, des étudiants maliens avaient manifesté à cause du retard trop prolongé de versement de leurs bourses. Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a refusé de nous donner l'information quant au nombre exact des étudiants étrangers en Algérie, mais nous savons qu'il viennent de plus d'une dizaine de pays africains et que leurs situations différent d'un pays à un autre selon les autorités et les moyens économiques de chaque Etat.