L'information sur le refus de ravitailler les avions iraniens dans certains pays européens et aux Emirats arabes unis, dans la foulée de sanctions prises contre le programme nucléaire de Téhéran, est «fausse», a affirmé, hier, le ministère iranien des Affaires étrangères. «Cette information est fausse. Ils (les pays concernés, Ndlr) ont officiellement dit qu'il n'y avait pas de telles restrictions» à l'encontre des avions civils iraniens, a déclaré le porte-parole du ministère, Ramin Mehmanparast, lors de son point de presse hebdomadaire. Lundi, un responsable de l'Association des compagnies aériennes iraniennes avait déclaré que les aéroports allemands, britanniques et des Emirats refusaient de ravitailler ces avions à la suite des sanctions américaines visant à faire pression sur Téhéran pour son programme nucléaire. Cette information avait ensuite été réfutée à Londres, Berlin et Dubaï. «Le ravitaillement de nos avions continue et je pense que rapporter de telles informations fausses fait partie de la guerre psychologique contre la nation iranienne», a, pour sa part, ajouté M.Mehmanparast, sans préciser néanmoins la cible précise de ses critiques. Cité lundi par l'agence Isna, Mehdi Aliyari, secrétaire de l'Association des compagnies aériennes du pays, avait annoncé que «depuis jeudi, après l'adoption des sanctions unilatérales américaines (...), les aéroports de Grande-Bretagne, d'Allemagne et des Emirats refusent de ravitailler les avions iraniens». L'agence officielle Irna avait avancé que la plate-forme de Koweït avait fait de même. Selon M.Aliyari, cette mesure était conforme «à la décision du Congrès américain imposant des sanctions contre la vente des produits combustibles à l'Iran. Les compagnies (nationale) Iran Air et (privée) Mahan, qui ont de nombreux vols vers l'Europe, ont rencontré des problèmes». A Londres, un porte-parole du gouvernement avait toutefois rétorqué que celui-ci n'était «pas au courant d'un refus de carburant au Royaume-Uni», tandis qu'à Dubaï un porte-parole de l'aéroport international avait affirmé que les avions iraniens continuaient de bénéficier du service de ravitaillement. A Berlin, le ministère des Transports s'est lui contenté d'affirmer que le refus de ravitailler des avions de passagers n'appartenait pas à la panoplie des sanctions américaines ou onusiennes. Mais le bureau allemand d'Iran Air a clairement démenti un refus de ravitaillement par les aéroports de ce pays. Pour autant, une source proche du secteur de l'aviation aux Emirats avait fait état d'un problème avec un «fournisseur international de carburant» dans plusieurs aéroports dans le monde, y compris aux Emirats. Mais «les opérateurs (...) d'Iran Air ont d'autres sources pour se ravitailler», avait-elle noté. D'après le Financial Times Deutschland (FTD) d'hier, la compagnie pétrolière britannique BP n'a pas renouvelé un contrat de fourniture de carburant avec les compagnies aériennes iraniennes arrivant à échéance fin juin, ce qui expliquerait leurs difficultés à ravitailler leurs avions. Le journal cite l'exemple d'un avion d'Iran Air obligé de se poser à Vienne après avoir essuyé un refus de ravitaillement à Hambourg (nord). Le président américain Barack Obama a promulgué le 1er juillet une nouvelle série de sanctions, votée par le Congrès, contre l'Iran, soupçonné malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil. Ces sanctions visent à perturber l'approvisionnement en essence, en kérosène et d'autres produits énergétiques raffinés d'Iran. Elles s'ajoutent à la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU renforçant les sanctions contre l'Iran.