L'importation de produits d'origines animales, y compris de la viande rouge, est soumise à des dispositifs "universellement admis" en matière de protection de la santé humaine et animale et qui s'appliquent sur tous les pays, a assuré mercredi à l'APS un responsable au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. En matière d'importation de viande, le dispositif de prévention contre l'introduction des maladies et le contrôle des animaux et des produits animaux importés "s'applique à l'ensemble des pays et même à nous. (...) Il s'agit de dispositifs universellement admis et qui favorisent, à tous les échelons, un travail professionnel", a affirmé le sous directeur de la santé animale au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Karim Boughalem. Interrogé sur la possibilité d'importer de la viande du Soudan et de l'Inde, le même responsable a laissé entendre que rien n'a été encore décidé sur ce point, en admettant la présence de contacts avec ces deux pays. S'agissant du cas du Soudan, M. Boughalem a indiqué que les relations avec les services vétérinaires de ce pays sont constantes et régulières. Selon lui, ces contacts ont commencé au début de l'année 2010 et la dernière correspondance date du mois en cours, alors que les négociations scientifiques et techniques entre les deux pays se poursuivent "sans aucun problème". "Hormis la correspondance d'un opérateur demandant des informations pour investir au Soudan, et pour lequel une réponse dans le sens de l'encouragement lui a été notifiée en mai 2010, aucune demande de dérogation sanitaire d'importation de ce pays n'a été enregistrée au ministère", a-t-il, cependant, ajouté. Quant à la possibilité d'importer de l'Inde, M. Boughalem a fait savoir que, pour ce pays, les négociations et les visites sur les lieux effectuées depuis 2001 ont démontré que "deux Etats musulmans (de l'Inde) concernés et où seuls des abattoirs répondant aux normes internationales ont été retenus". "Il reste évident que tout le processus (de protection de la santé humaine et animale), y compris dans sa phase de contrôle à l'arrivée, est et sera appliqué", a insisté ce responsable. Il a, en outre, tenu à souligner que le rôle des pouvoirs publics n'est pas d'importer mais d'encadrer l'opération. Le ministère "ne procède à aucun achat direct, les opérations commerciales sont du ressort exclusif des opérateurs économiques publics et privés (...) qui sont tenus de s'inscrire dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, y compris dans leurs dimensions sanitaires". Par ailleurs, M. Boughalem est revenu avec détail sur les grands axes de toute la chaîne de prévention et de protection de la santé humaine et animale contre l'introduction de maladies. Le premier axe de ce dispositif est relatif à l'Organisation mondiale de santé animale (OIE) qui compte 175 Etats membres, dont l'Algérie. "Tous les pays membres sont obligés de déclarer à cette instance toute apparition, dans leur territoire, de maladies animales transmissibles dans les 24 heures qui suivent sa confirmation et d'énoncer les mesures prises pour la circonscription du foyer", a-t-il ainsi expliqué. De plus, une fois par an, au mois de mai, "un point de situation sanitaire mondiale est réalisé. La crédibilité et l'efficacité des services de contrôle et de prévention de chaque pays sont évaluées sur la base de leur maîtrise technique, leur objectivité et leur régularité dans l'application de leur engagement", a ajouté ce responsable. "Ce premier axe permet à tous les pays de prendre connaissance en temps réel de la situation sanitaire de tous les pays importateurs et exportateurs", a souligné M. Boughalem, precisant que le second axe de prévention porte sur les conventions sanitaires conclues entre l'Algérie et ses principaux partenaires commerciaux. L'objectif de ces conventions est de "mettre en relation directe et en temps réel les services vétérinaires officiels" de l'Algérie et de ses partenaires, selon M. Boughalem. "Grâce à ces conventions, des informations complémentaires sont recueillies et nous permettent d'affiner notre connaissance non seulement sur les conditions sanitaires mais aussi sur les programmes sanitaires entrepris et engage les services vétérinaires officiels des deux pays à encadrer directement et sous leur responsabilité tout échange de produits agricoles entre les deux pays", a-t-il fait valoir sur ce volet. En outre, "chaque fois qu'un pays a l'intention d'exporter ou d'importer de l'Algérie des animaux ou des produits animaux, les certificats sanitaires négociés entre les services vétérinaires de l'Algérie et de ses partenaires servent de documents officiels à utiliser par tous les opérateurs potentiels intéressés", a précisé ce cadre. "Ces certificats, a-t-il poursuivi, comportent le minimum des exigences internationales et sont complétés par des exigences spécifiques en rapport avec les évaluations effectuées". Sur la base de ces documents, le ministère de l'Agriculture délivre, à travers sa Direction des services vétérinaires, aux opérateurs intéressés par l'importation ou l'exportation des dérogations sanitaires limitées dans le temps et précisant le lieu d'origine, d'embarquement et de débarquement ainsi que les moyens de transports utilisés. "Ces dérogations peuvent être suspendues à tout moment (...) en fonction de l'évolution de la situation sanitaire du pays d'origine", selon les explications de M. Boughalem. "D'autre part, le produit importé est contrôlé à l'arrivée par le service vétérinaire ou phytosanitaire du poste frontière qui vérifie l'application de toutes les mesures arrêtées préalablement, procède à des échantillonnages codifiés, à leurs analyses et libère ou refuse l'introduction sur le territoire national de la marchandise en fonction des résultats". "Une fois la marchandise introduite sur le territoire national, elle est également assujettie au contrôle tout le long du circuit de stockage et de distribution par les services vétérinaires de wilaya mais aussi par les services de la répression des fraudes", a aussi précisé ce responsable. Selon lui, "toutes ces mesures mises en £uvre concomitamment permettent d'éviter au maximum tout danger, non seulement pour la santé humaine mais aussi pour la santé animale".