Les instances gérantes du football algérien auront certainement du mal à résoudre ce problème de taille. A partir du moment où tous les clubs de football de Première division sont tenus de fonctionner très prochainement à partir d'un mode de gestion propre aux clubs dits professionnels, et cela dès le début de la saison footballistique 2011-2012, l'Etat qui a décidé d'assister les formations de l'élite concernées par la nouvelle disposition prise par la FAF, via la FIFA, doit toutefois éclairer l'ensemble des dirigeants actuels, sur le très important point suivant: un actionnaire a-t-il le droit de siéger dans deux clubs à la fois? Il y a, en effet, à notre humble avis, derrière cette question qui risque d'être très prochainement mise sur la table des négociations, un problème d'éthique sportive face auquel les clubs concernés depuis peu par la mise en place du professionnalisme en Algérie, peuvent buter sérieusement. Il est vrai qu'en la matière, la plupart des dirigeants, actuellement à la tête des clubs de football, doivent absolument se conformer aux nouvelles dispositions contenues dans le cahier des charges qui leur a été remis par la Fédération algérienne de football, et cautionné au préalable par les pouvoirs publics, chargés du sport. Il est surtout vrai aussi que la mise en place d'un championnat national dit professionnel dont le coup d'envoi officiel est prévu dans une année, va devoir être avant tout conforme à la loi actuellement en vigueur dans notre pays. Un club privé, puisque c'est comme cela qu'il faudra dorénavant l'appeler, sera donc en principe constitué d'un conseil d'administration qui désignera le président du club. Un président non plus élu comme cela se faisait par le passé, par les membres d'une assemblée, mais désigné par un comité restreint. Tel est généralement le fonctionnement d'une société privée gérée par action, appelée communément «SPA». Les clubs concernés peuvent aussi opter pour une entreprise à responsabilité limitée (Eurl). Mais le problème qui risque de surgir prochainement, et face auquel les pouvoirs publics seront obligés de rectifier le tir, va se poser très vite pour les mécènes qui souhaitent être actionnaires à part entière d'un club de football. La loi les y autorise, mais pas à n'importe quelle condition. Il faut, en effet, savoir qu'un patron de société privée ou un richissime homme d'affaires, ou encore un industriel de renom, ne peut êtres par exemple, actionnaire de la JSK et de l'USMA, à la fois. L'homme d'affaires russe, Abramovitch, est certes, principal actionnaire de Chelsea et aussi du Spartak de Moscou. Toutefois, ces deux clubs n'évoluent pas au sein du même championnat. En d'autres termes, l'éthique sportive est protégée de la sorte. Et c'est justement cela que les futurs gestionnaires du football algériens, notamment, les responsables chargés de la mise en place du professionnalisme en Algérie, doivent rappeler aux «concernés», avant qu'il ne soit trop tard. Il est vrai que pour le moment, les actionnaires susceptibles d'être à la tête des clubs de football, ne se bousculent pas au portillon, mais cela peut donner des «idées» à certains dirigeants actuels, capables, par méconnaissance totale des lois, de faire n'importe quoi quand il s'agira d'argent.