Alberto Contador abordait hier, avec 8'' d'avance et une marge de sécurité sensiblement supérieure, le contre-la-montre de Pauillac qui s'annonce décisif pour le maillot jaune du Tour de France, à la veille de l'arrivée à Paris. Alberto Contador abordait hier, avec 8'' d'avance et une marge de sécurité sensiblement supérieure, le contre-la-montre de Pauillac qui s'annonce décisif pour le maillot jaune du Tour de France, à la veille de l'arrivée à Paris. Entre l'Espagnol et le Luxembourgeois Andy Schleck, qui ont tous deux terminé tranquillement la 18e étape gagnée à Bordeaux par le Britannique Mark Cavendish, le match semble a priori déséquilibré. Tout désigne Contador, ses références dans l'exercice, son expérience de l'évènement, sa position en dernier partant. L'année passée, autour du lac d'Annecy, l'Espagnol avait remporté le dernier «chrono» du Tour. Le Luxembourgeois, 21e, avait cédé 1'45'' sur un parcours roulant, moins toutefois que les 52 kilomètres traversant le Médoc de Bordeaux à Pauillac. Cette saison, Contador a spécifiquement travaillé le «chrono». Test en soufflerie, pour améliorer encore des détails d'aérodynamique, travail avec les ingénieurs qui lui fabriquent un vélo sur mesure, essais en tout genre. Le match pour le maillot jaune est-il joué? Loin de là, affirme Schleck, décidé à abattre sa dernière carte pour reprendre le maillot jaune perdu lundi dernier sur la route de Luchon. Contador confirme, lui qui souligne la spécificité d'un «chrono» disputé après vingt jours de course. «C'est une affaire de forces, de ce qui nous reste (comme énergie)...», estime le favori, non sans raisons. Et de faire l'éloge de son cadet: «Andy est très fort, il a pris confiance.» Qui montera sur le podium? La lutte concerne seulement deux coureurs, l'Espagnol Samuel Sanchez et le Russe Denis Menchov, séparés par 21 secondes. «C'est un écart bien mince», a reconnu l'Asturien de l'équipe basque Euskaltel, qui se souvient avoir déjà battu Menchov dans un «chrono» mais sur une distance plus courte. Le champion olympique sur route, moins coté que son rival dans les contre-la-montre, entend bien lutter. A son crédit, sa performance dans le prologue de Rotterdam où il avait terminé dans la même seconde que le Russe. Mais c'est bien Menchov qui possède les meilleures chances de figurer sur la photo du dernier jour, sur les Champs-Elysées. Cavendish espère également être à l'honneur, demain, sur la plus belle avenue du monde. Le début de Tour catastrophique du Britannique appartient au passé. Depuis son succès de Montargis (5e étape), «Cav» a accompli un sans-faute. Il a scoré à chaque sprint massif, tant à Gueugnon (6e étape) qu'à Bourg-lès-Valence (11e étape), avant de conclure une nouvelle fois, hier, à Bordeaux. Sur les quais de la Garonne, Cavendish est redevenu le sprinteur irrésistible de l'année passée. Même privé de son «lanceur» habituel, Mark Renshaw, exclu du Tour à Bourg-lès-Valence, il a eu le temps de se retourner par trois fois pour vérifier où en étaient ses «adversaires», le Néo-Zélandais Julian Dean (2e) et l'Italien Alessandro Petacchi (3e). Au fur et à mesure des sprints, le «Manx Missile» (missile de l'île de Man) a repris ses marques et sa confiance. Sur son démarrage, il a creusé aussitôt l'écart. Derrière lui, nul n'a pu profiter de l'aspiration. A l'arrivée, il a touché la cible pour la 14e fois depuis sa première victoire dans le Tour 2008. Série en cours.