Il faut attendre la rentrée sociale pour que les journalistes puissent débattre des questions liées à l'exercice de la profession. La profession de journaliste doit être dotée de règles. Fort de cette conviction, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a préparé quelques textes liés à tous les segments de la profession et des médias. Dans une déclaration à l'APS, le ministre a pris soin de préciser que ces textes doivent d'abord être discutés avec les éditeurs et les représentants des journalistes pour trouver un dénominateur commun pouvant empêcher la dérive qui se constate à plusieurs niveaux de l'exercice de la profession de journaliste. A quelques semaines de sa nomination, le ministre de la Communication a déjà préparé ces textes. Les journalistes et d'autres instances concernées qu'il n'a pas nommées sont appelés à participer à la concertation qui sera lancée dès la prochaine rentrée. «Une large concertation avec les concernés, d'une part, et avec les instances habilitées, d'autre part», sera lancée, promet Nacer Mehal. Il assure qu'«il n'a jamais été question de promulgation de quoi que ce soit, étant entendu que le processus d'élaboration des textes de loi, autant que leur aboutissement, obéit à des règles connues», a-t-il précisé. Cela n'empêche pas le ministre de définir quelques pistes qui feront l'objet de réformes. Pour Mehal, il est certain que le secteur de la communication a grand besoin de réformes, y compris dans la régulation et dans la définition des règles d'éthique et de déontologie. Un code a été adopté par les journalistes depuis plusieurs années déjà. La ministre poursuit en disant qu'il s'agira pour les journalistes de mettre en place le cadre organisationnel qui défende l'éthique et la déontologie. Le Conseil de déontologie a cessé de fonctionner faute de renouvellement de ses membres après expiration de leur mandat.Les préoccupations du ministre sont de deux ordres. Il veut consolider les acquis de la «presse plurielle» et aider à organiser au mieux la profession. Le tout ne pouvant se faire que grâce à une large concertation. Journalistes, avocats et défenseurs des droits de l'homme pourraient ainsi évoquer la question épineuse de la diffamation et des poursuites judiciaires contre les journalistes. Si parmi les autres parties invitées au débat se trouveraient des magistrats, les échanges sur le sujet ont toutes les chances d'être intéressants. Ce sera aussi une manière de ne pas se cantonner dans le corporatisme. Des professeurs d'université et des professionnels de la publicité auront aussi des idées à exposer au cas où ils seraient parmi les invités. La presse régionale est un autre domaine qui est toujours resté en marge de l'évolution du secteur de la communication. La formation est un autre domaine qui mérité sa place dans le débat. Pour l'instant, la création d'une école supérieure de journalisme à côté d'un institut de la même spécialité jette le trouble dans l'esprit des universitaires qui s'interrogent sur l'intérêt de cette dualité. Le ministre de la Communication a affirmé jeudi dernier que la réflexion embrasse aussi les problèmes de convention, de la carte de presse et de la publicité. La dette des journaux est un autre dossier sur lequel le ministre a promis de se pencher. Pour l'instant, rien de nouveau sur la création de chaînes de radio et de télévision privées.Tout ce débat pourrait aboutir à l'élaboration d'une nouvelle loi sur l'information. L'une des avancées est la publication portant statut du journaliste.