Au lendemain de la tenue d'un imposant meeting par les délégués exclus par la Cadc, celui des délégués des ârchs a été violemment conspué. Tigzirt 11h, hier, le meeting prévu par le mouvement citoyen sur la place de la cité balnéaire a été empêché par un groupe de jeunes. La veille, la CDDT, aile drivée par Mohand-Saïd Zeroual, a réussi à tenir un meeting assez impressionnant devant le cinéma Mizrana. Le meeting des ârchs, auquel devaient prendre part plusieurs délégués des coordinations des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, a commencé par être retardé d'un couple d'heures. C'est durant ce laps de temps qu'une polémique s'enfle, entre les organisateurs du meeting et des jeunes de la coordination de Tigzirt, ces derniers exigeant la vérité à propos de l'exclusion de Mohand-Saïd Zeroual. Pour les délégués de la CDDT «l'exclusion s'est faite dans l'opacité et elle est injuste»! Jusqu'à la minute de silence, en début de meeting, qui a été difficilement observée. Les jeunes de Tigzirt, qui s'opposent à l'exclusion de leurs délégués, ont voulu imposer au meeting un autre thème: l'explication de l'exclusion des délégués de Tigzirt et non pas du rejet des élections. Plus on allait dans le temps, plus le chahut prenait l'allure de bousculade, voire d'affrontements. Heureusement que la voix de la sagesse a finalement, prévalu. Par ailleurs, dans la soirée de mardi, le groupe de délégués médiatiquement identifié comme celui de Zeroual, a animé un imposant meeting devant la salle de cinéma de la cité balnéaire. Les animateurs ont commencé par appeler au débat contradictoire et ont descendu en flammes «ces quelques délégués affiliés à la Cadc et accessoirement de Tigzirt qui se seraient réunis sur injonction du maître et ont pris des décisions dictées». Le Dr Benkhemou a, quant à lui, développé la notion «de débat d'idées» et a «appelé à ne pas développer le sentiment de haine». Pour lui: «La situation actuelle n'est que conjoncturelle et ne doit, en aucun cas, être l'étape de la division...». Les délégués organisateurs de cette rencontre se disent confortés dans leur démarche par la présence de cette foule venue assister au meeting. Pour eux, l'action d'Alger (grève de la faim devant la présidence de la République) était, en fait, «une réaction face à l'immobilisme! Ils sont pénétrés de l'idée que cela a touché à une stratégie, celle du pourrissement, qui a ainsi vacillé!» Enfin, ils ont renouvelé leurs convictions quant à l'issue de leur action d'Alger: «L'action suit son cours!». Pour revenir au meeting d'hier matin, le délégué de la coordination d'Ath-Djenad, qui a pris difficilement la parole, a appelé la population à ne pas tomber dans «le complot du pouvoir». Lequel, selon lui «vise à diviser le mouvement!» Comme il a expliqué le comment de l'exclusion des délégués de Tigzirt. C'est là que le frère de Djino, le délégué-exclu par la Cadc, Hamid Tounsi, prend la parole et dément les assertions du délégué d'Ath-Djenad: Rachid Allouache et, s'adressant aux délégués de la Cadc, Tounsi s'écrie: «Ils m'ont exclu sans m'entendre à Bouzeguène, ils m'ont refoulé du conclave interwilayas de Semaoun, moi je fais le contraire: Je leur demande de parler et d'expliquer aux citoyens les raisons de mon exclusion!» De son côté, la coordination des comités de village de Bouzeguène nous a fait parvenir une déclaration dans laquelle elle s'élève énergiquement contre la violence qui accompagne, ces derniers jours, la scène kabyle. Pour elle, «ces événements (...) sont orchestrés par le pouvoir et ses alliés pour plonger la Kabylie dans le chaos». Et à la coordination de Bouzeguène de donner les principaux points qui ont amené le mouvement citoyen à rejeter ces élections. Et de conclure: «Même si les deux positions - rejet et participation - sont inconciliables, la sérénité doit prévaloir afin d'éviter de se donner en spectacle aux des ennemis de la démocratie.»