L'option des commissions de la jeunesse est devenue une tendance chez les partis. La chasse aux jeunes commence. L'approche des échéances de 2012 aiguise, dés à présent, l'appétit des partis politiques. A plus d'une année du rendez-vous électoral, ils affûtent leurs armes. En quête de voix, les courants politiques investissent le terrain pour renforcer leurs rangs. Les jeunes sont la cible privilégiée. Le MSP va consacrer une session de plusieurs jours pour cette frange qui représente 70% de la population. «Après l'université d'été, nous allons organiser une autre université qui sera consacrée aux jeunes», a déclaré le porte-parole du Mouvement de la société pour la paix, M.Djemaï. Cette rencontre qui se déroulera à Tlemcen va permettre, selon ce responsable, de passer en revue tous les problèmes des jeunes et de leur donner l'occasion de prendre la parole. Le MSP n'est pas le seul à se faire du souci pour cette frange. Le FLN aussi compte organiser une conférence nationale qu'il va dédier aux jeunes. Cet intérêt est bien évidemment motivé par des calculs purement politiques. L'échec cinglant enregistré lors des législatives 2007, soldé par un taux de participation de 35%, fait courir les formations politiques. Celles-ci veulent à tout prix éviter un éventuel revers. C'est pourquoi ils multiplient leurs actions. L'option des commissions de la jeunesse est devenue une tendance chez les partis. En plus des conférences et des meetings, ils ont pratiquement tous opté pour ce mécanisme dans l'espoir de capter l'intérêt des jeunes. Le FLN, le RND, le PT et même le RCD ont installé des commissions de la jeunesse. Conscients de la désaffection des jeunes pour la politique, les partis veulent à tout prix convaincre. Ils tentent à travers leurs discours de charmer cette frange en multipliant leurs promesses. «Nous devons tout faire pour que les jeunes puissent accéder à des postes de responsabilité», a insisté le secrétaire général du FLN. Lors de la Conférence nationale de formation des jeunes à Sidi Fredj, M.Belkhadem a mis en exergue le rôle des jeunes dans la construction et l'avenir du pays. Voulant captiver cette frange de la société, M.Belkhadem a consacré tout un secrétariat qui a pour mission la prise en charge des questions des jeunes et des étudiants et de répondre ainsi à leurs aspirations. «On ne peut pas ignorer les potentialités des jeunes», a affirmé le secrétaire général du parti. «Soit elles sont productives, soit elles s'autodétruisent et cela, par conséquent, nuit à la société si les forces politiques ne leur trouvent pas une issue adéquate loin des nombreux maux», a-t-il précisé. M.Belkhadem a même estimé que les jeunes sont «une force créative et une énergie pleine de vigueur et qu'ils représentent de ce fait un indicateur sur la base duquel la société est évaluée». Même discours prôné par le prédécesseur de Cheikh, Nahnah. «Les jeunes doivent apporter leur contribution au processus de développement», a estimé le patron MSP, Bouguerra Soltani. S'exprimant lors d'un meeting qu'il a organisé récemment à Tissemsilt, M.Soltani a réitéré que les jeunes doivent participer avec ambition aux efforts de l'Etat pour le développement socio-économique du pays. Il a plaidé dans ce contexte pour «une prise de conscience chez les jeunes quant à l'importance des atouts dont dispose aujourd'hui l'Algérie, pour les exploiter et assurer l'essor économique du pays». De son côté, le patron du RND affiche son ambition d'ouvrir des espaces appropriés aux jeunes pour qu'ils puissent s'exprimer. «Cette commission est un espace de débat ouvert aux jeunes pour répondre à leurs préoccupations», a affirmé le porte-parole Miloud Chorfi, en intervenant à la rencontre tenue à Zeralda. Il s'agit de savoir si les partis vont réussir à convaincre? La carte juvénile est loin d'être une tâche difficile. Les partis doivent renforcer la bataille pour s'assurer la victoire.