Contrairement aux précédentes joutes électorales, les Algérois, comme la plupart des Algériens, ont appris que, désormais, il n'y aura plus de place aux imposteurs et aux opportunistes. Les partis politiques affûtent leurs armes et affinent leurs stratégies, à moins de deux mois des élections législatives du 17 mai prochain. Si une totale discrétion entoure les têtes de listes dans les wilayas de l'intérieur du pays, il n'en est pas de même à Alger. Elle est non seulement une ville cosmopolite, mais surtout un important bastion où s'affrontent les principales tendances politique, en présence. En somme, la première ville du pays représente un enjeu «capital» pour les partis en lice. D'où l'intention des chefs des principales formations politiques de s'y livrer bataille. On dit même, que la nouvelle bataille d'Alger est ouverte, même si certains leaders, à l'image du secrétaire général du RND, préfèrent entretenir le suspense. A ce stade, il n'est pas conseillé de vendre la mèche, même si tous les indices militent en faveur de la candidature de M.Ouyahia. Comme la nature à horreur du vide, c'est encore une fois, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune qui prend l'initiative. Elle a annoncé, hier, au cours d'une conférence de presse qu'elle allait se présenter en tête de liste du PT à Alger. Une «tradition» qu'elle compte rééditer, puisque la réussite est à chaque fois au rendez-vous. Louisa Hanoune, qui redouble ses sorties médiatiques, adopte un discours porteur en direction des couches vulnérables. Son charisme et son «innovation» en retenant 14 femmes têtes de listes fera, sans doute, mouche à l'occasion du prochain scrutin. Son franc parler et sa fierté d'être algérienne, une vraie, fait d'elle une battante que même le chef de l'Etat a loué le mérite à maintes occasions. Côté FLN, c'est le branle-bas de combat, puisque celui à qui incombe la lourde mission de passer au peigne fin les listes du parti, compte mener la liste du parti dans la capitale. M.Abdelaziz Belkhadem, qui n'a pas encore annoncé publiquement son intention de briguer un siège de député, pourrait céder sous la «pression» des militants qui lui auraient demandé avec insistance d'en-trer dans l'arène électorale. Pour le président du vieux parti, les atouts sont divers; car il est non seulement le leader du parti majoritaire, mais surtout une personnalité au long parcours politique. Son parti pourrait ratisser même dans des bases autres que celles du FLN. Il est clair que l'entrée en lice des listes indépendantes commence, d'ores et déjà, à donner des sueurs froides aux partis en lice. C'est le cas du secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia, qui, à l'occasion de sa dernière sortie médiatique sur les ondes de la Chaîne I, n'a pas caché sa «préoccupation» face à l'engouement des indépendants. Par ailleurs, les alliances ne sont pas à écarter. En effet, on évoque une éventuelle «fusion» de l'ANR dans les listes de l'UDR de Amara Benyounès. Ce serait ce dernier qui sera tête de liste de son parti à Alger, croit-on savoir de sources concordantes. Par ailleurs, Benyounès ne manquera pas de mettre à son profit la grogne postcongrès du RCD, en tentant vaille que vaille de fédérer les contestataires à sa cause. Deux inconnues cependant de ces joutes: il s'agit des présidents du MSP et du mouvement El Islah, qui avaient l'habitude de se présenter respectivement à Tébessa et Skikda, mais qui pourraient se lancer dans la bataille d'Alger, ap-prend-on de sources sûres. Toutefois, si le premier se présente sous les couleurs de son parti, le second, par contre, est contraint de se réfugier dans une liste indépendante. A moins qu'il décide de se présenter, puisque d'après certaines indiscrétions, Abdallah Djaballah aurait renoncé à la dernière minute, laissant le champ libre à son frère ennemi Mohamed Boulahia, chef de file des redresseurs. L'autre inconnue est le président du RCD, Saïd Sadi, qui d'après des sources proches du parti, drivera la liste du RCD dans la capitale. Le pari sera difficile, mais la partie reste, toutefois jouable pour M.Sadi. Les «hostilités» sont donc lancées et la prochaine campagne électorale s'annonce très serrée. Il reste que, contrairement aux précédentes joutes électorales, les Algérois, comme la plupart des Algériens ont acquis une culture politique et ont appris que, désormais, il n'y aura plus de place aux imposteurs et aux opportunistes. Il est clair qu'a l'occasion du prochain scrutin, certains partis «saisonniers» ne manqueront pas de se manifester.