Malgré son déclin annoncé, la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique tente de marquer sa présence sur la scène médiatique. Sur fond de guerre acharnée entre services de renseignements interposés, la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), tente de tirer son épingle du jeu. En effet, les cheikhs de Tombouctou ont décidé de porter plainte devant le tribunal local contre les armées mauritanienne et française pour enlèvement de deux civils maliens. La réaction de cette communauté du nord du Mali, intervient huit jours après le raid mené le 22 juillet dernier contre un des camps du groupe d'Abou Zeïd affilié à Aqmi. Cette plainte est motivée par la séquestration de deux civils maliens, survenue juste après l' offensive, selon les autorités locales de Tombouctou. Ces dernières affirment que Ckeikna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi, deux civils, ont été effectivement arrêtés par les militaires français et mauritaniens. Selon les plaignants, après l'attaque d'un campement dans le désert malien, où des membres d'Aqmi ont été tués, les forces mauritaniennes et françaises se sont dirigées vers un autre campement, celui-ci occupé par des civils. Sur place, brutalement, deux personnes auraient été arrêtées. Selon leurs proches, elles auraient ensuite été conduites en Mauritanie, où elles seraient toujours détenues. Le tribunal de Tombouctou a confirmé le dépôt de plainte. «Aucune personne n'a été détenue à l'issue de cette opération mauritanienne du 22 juillet contre Aqmi à laquelle la France a apporté un soutien logistique et opérationnel», a affirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, au cours d'un point de presse. Ainsi, malgré son déclin annoncé par les observateurs et experts de la lutte antiterroriste, l'organisation terroriste tente de marquer sa présence sur la scène médiatique. Depuis la libération en février de quatre terroristes, dont deux Algériens, suite aux pressions exercées par la France sur Bamako, pour la libération de l'otage français Pierre Camatte, Aqmi souffle le chaud et le froid dans cette vaste zone désertique. L'échec du raid français et mauritanien dans ce no man's land est un autre tremplin en faveur d'Aqmi, affirment de nombreux observateurs. Pour rappel, un raid a été mené par les armées mauritanienne et française le 22 juillet dernier en territoire malien qui aurait fait sept morts dans les rangs d'Aqmi. Selon la France, l'opération franco-mauritanienne visait à libérer l'otage français Michel Germaneau, détenu depuis avril par Aqmi. Le gouvernement mauritanien affirme que cette opération avait pour seul objectif de prévenir une attaque d'Aqmi sur son territoire, programmée au 28 juillet.