Sept walis devraient être mis d'office à la retraite tandis qu'une dizaine seront mutés lors du prochain mouvement qui sera bientôt opéré dans ce corps particulier de l'Administration. Fin des postes éternels. L'âge de responsabilité sera limité. Les responsables n'auront plus à siéger pendant une décennie dans le même fauteuil. Ils seront appelés à changer de poste tous les trois ans. C'est l'orientation pour laquelle va opter l'Administration centrale. «Des changements seront opérés tous les trois ans au niveau des postes de responsabilité», a confié à L'Expression une source proche du dossier. Selon la même source, nul ne sera épargné par cette mesure. Cette nouvelle mesure concernera tant les walis que les chefs de daïra, directeurs d'organisme ou magistrats. Le nouveau ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia veut donner un nouveau souffle à l'action de l'administration qui souffre de bureaucratie en redynamisant la rotation des postes. Cette orientation sera une grande révolution dans l'histoire de l'Administration centrale. Le gouvernement a décidé d'entamer ce chantier après avoir constaté que l'administration est devenue une machine lourde et un véritable frein au développement du pays. Il faut reconnaître que certains responsables sont «rouillés» dans leur poste après avoir passé parfois plus d'une décennie à la tête des démembrements de l'Administration centrale. Des chefs de daïra et des walis occupent des postes pendant plus de dix ans sans pour autant que leur rendement sur le terrain soit palpable. Ce constat d'échec a poussé, dit-on, le gouvernement à agir. Selon notre source, le bilan de la gestion des walis n'augure pas de bons résultats. La pérennité dans les postes de responsabilité n'a pas permis d'assurer la stabilité recherchée par l'Etat. Bien au contraire, explique notre source, elle a favorisé à l'apparition de plusieurs phénomènes entre autres, la corruption et la constitution de «baronnies». Plusieurs commis de l'Etat ont été arrêtés pour abus de confiance dans la gestion des affaires publiques. Détournement de fonds et du foncier agricole, octroi des marchés publics de gré à gré au profit de certaines parties sont autant de scandales ayant éclaboussé l'administration publique. Le favoritisme et la corruption sont devenus monnaie courante au niveau des administrations. En décidant de procéder à des permutations plus actives et de limiter la durée dans les postes, le gouvernement veut en finir avec ce phénomène qui porte atteinte à l'image du pays. Malgré les efforts déployés et les fonds débloqués par l'Etat, le résultat est loin d'être concret. Des routes impraticables, des tonnes d'ordures, des cités et des espaces verts abandonnés, et l'entretien fait défaut. Les responsables locaux sont complètement absents. Preuve en est, les émeutes éclatent un peu partout à travers le pays pour dénoncer ce laisser-aller. Malgré les instructions et les mises en garde adressées par le gouvernement, il reste que le message a eu peu d'écho. Pourquoi maintenant? La réponse n'est pas aussi compliquée puisque le plan quinquennal 2010/2014 doté d'une cagnotte de 286 milliards de dollars est en voie de lancement. Déçu par les deux mandats précédents, le gouvernement veut prendre ses précautions pour éviter les déraillements. Surtout que la plus grande partie du budget sera consacrée au développement local. A souligner que des enveloppes faramineuses ont été débloquées dans le cadre du développement des Hauts-Plateaux. En vain. La mal-vie et le chômage continuent à creuser des écarts entre la population. C'est la raison pour laquelle le gouvernement revoit son mode de gestion et compte garder l'oeil sur ses responsables. Dans ce cadre justement, le département de l'Intérieur et des Collectivités locales compte procéder à un mouvement dans le corps des walis. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ould Kablia, aurait déjà ficelé sa liste. «Ce mouvement sera probablement annoncé avant la rentrée sociale», a affirmé notre source. Ainsi, certaines wilayas changeront de tête. Selon notre source, sept walis devraient être démis de leurs fonctions. Les raisons de ces départs sont la mauvaise gestion et le non- respect des orientations du président de la République. Pour motif d'âge, d'autres seront mis à la retraite. Etant un ancien routier, Ould Kablia s'attaquera à l'assainissement de l'administration pour la rendre plus efficace et la mettre au service du citoyen.