La surexploitation des moyens aussi bien matériels qu'humains engendre des tensions entre le corps médical, les malades et leurs accompagnateurs. Le directeur général du CHU d'Oran, Abdelkader Beghdous, a souligné, jeudi, la forte pression qu'enregistre son établissement en matière de prises en charge médicales et ses conséquences sur la qualité des soins prodigués aux malades venant de toutes les wilayas de l'ouest du pays. Statistiques à l'appui, M.Beghdous a relevé que tous les services du CHUO enregistrent une surexploitation de leurs moyens aussi bien matériels qu'humains, situation engendrant trop souvent des incompréhensions et des tensions entre le corps médical, les malades et leurs accompagnateurs. Citant le cas des UMC (Urgences médico-chirugicales), il a indiqué que cette structure a assuré en 2009, 218.244 consultations, soit une moyenne de 600 par jour, 6028 actes opératoires et quelque 4777 admissions. La même pression est exercée sur les autres services, ce qui se répercute directement sur la qualité des soins assurés et la prise en charge des malades, notamment les cancéreux. M.Beghdous s'est plaint de «la facilité» dont font preuve les responsables des différents hôpitaux de l'ouest du pays en orientant systématiquement leurs malades vers le CHU d'Oran. «Les évacuations vers Oran se font trop souvent pour des motifs invraisemblables comme le manque de produits pharmaceutiques, l'absence de la garde médicale. L'hôpital de Aïn Témouchent qui dispose de 5 cardiologues, évacue tous les malades souffrant de problèmes cardiaques vers Oran qui ne dispose que de 3 spécialistes en la matière», a-t-il expliqué. Pour améliorer la qualité des prestations médicales, des mesures seront prises. Les efforts sont concentrés sur les UMC, service qui dispose actuellement de deux scanners, d'un échographe, d'un écho-doppler, d'un fibroscope et d'automates d'analyses médicales. «Notre souci est de réunir tous les moyens en un même lieu pour éviter tout déplacement du malade vers d'autres services. Tous ces équipements s'avèrent insuffisants au vu du grand nombre de malades sollicitant ce service», a-t-il dit. Pour le DG du CHUO, la solution réside dans la réalisation du nouveau service des UMC, projet inscrit par la wilaya devant regrouper toutes les spécialités. «La réalisation de ce projet nécessitera un budget d'un montant de 1,5 milliard de dinars. Le concours de sa conception architecturale sera lancé incessamment», a-t-il indiqué. Il est également fait mention de la réalisation d'un service des maladies infectieuses, d'une infrastructure destinée à la chirurgie spécialisée (grands brûlés, l'urologie, les maladies thoraciques), l'acquisition de 20 générateurs d'hémodialyse, la construction d'une station d'eau, le remplacement de la literie existante et bien d'autres actions nécessaires à la réhabilitation de cet établissement hospitalier. M.Beghdous a également souligné l'insuffisance des budgets alloués à son établissement. Le CHUO bénéficie d'un budget de fonctionnement annuel de 2 milliards de dinars alors que ses besoins sont estimés à 3 milliards de dinars et les dépenses pour l'acquisition des médicaments destinés aux cancéreux sont de l'ordre de 900 milliards de dinars.