L'Agea propose des groupements forts d'entreprises privées pour contrer la concurrence étrangère et étatique. Depuis 2006, rien ne va plus pour le secteur du plus fort employeur du pays, le Btph. Cette constatation émane de Mouloud Kheloufi, président de l'Agea (Association générale des entrepreneurs algériens) dans une déclaration au quotidien L'Expression. Les entreprises privées algériennes du Btph (bâtiment, travaux publics et hydraulique) «chôment», actuellement, s'est inquiété Kheloufi qui met le doigt sur le nouveau et pointilleux code des marchés publics et les cahiers des charges rigoureux qui font que la taille des chantiers ne leur permet pas de soumissionner, favorisant ainsi les entreprises étrangères et les grandes firmes étatiques à arracher les contrats. L'Agea a proposé une alternative qui consiste à créer, «en toute légalité, des groupements d'entreprises privées du Btph pour faire face aux grandes entreprises étrangères de Chine et d'Europe et aux mentors économiques nationaux du secteur comme Sider, Eplf, Opgi...» et tenter par là de décrocher des marchés quelque peu porteurs sinon c'est la «mort lente» pour elles. Argumentant ses propos, le président de l'Agea expliquera que suite à «l'abandon» des entreprises privées par l'Etat, ce dernier «n'a pas pris en considération leur désastreuse situation économique et financière alors qu'elles arrivent à peine à se relever de la décennie noire». Durant cette période, peu d'occasions de réalisation et de travail étaient offertes pour des raisons de sécurité évidentes. Aujourd'hui, avec le plan de relance économique et les opportunités de travail qui se présentent, l'Etat qui les avait abandonnées, devrait les accompagner et étudier leur fragilité subie, a-t-il estimé. Le taux de 1,5% d'écart accordé quand celles-ci soumissionnent ne suffit guère lorsqu'on sait que les critères techniques imposés sont trop lourds faisant naturellement profiter les entreprises étrangères qui disposent de moyens sophistiqués qui sont à même de répondre aux exigences techniques des cahiers des charges. Faut-il rappeler que les entreprises privées, dites «performantes et qualifiées», susceptibles de prendre en charge la réalisation des grands projets d'équipement se font rares comme il a été signalé, récemment, à Médéa par les responsables de la direction du logement et des équipements publics (Dlep). N'est-ce pas là un signal et une preuve que le nombre restreint des entreprises de construction locales, «ne disposent pas des compétences requises et de capacités suffisantes pour réaliser ce type de projet, ont noté ces mêmes responsables précisant que nombre d'avis d'appel d'offres ont été déclarés infructueux faute de soumissionnaires performants» pour les causes citées plus haut en général.