Le référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan, prévu pour janvier prochain, devrait être reporté en raison du manque de temps, a estimé hier un membre de la commission chargée de le préparer. «Il ne reste pas assez de temps pour tenir ce référendum» a déclaré cette personnalité, Tarek Osman al-Taher, en plaidant pour un «report». «La commission va commencer à prendre les mesures pour que le référendum se tienne dans les délais, mais nous devons prévenir nos partenaires» des «difficultés», a-t-il ajouté. Les Sud-Soudanais doivent voter en janvier prochain sur un référendum d'indépendance, point capital de l'accord de paix global (CPA) ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du pays. Le président soudanais, Omar El Bechir, reconduit au pouvoir en avril dernier, a régulièrement promis que ce référendum se tiendrait à la date prévue. Mais M.Taher a fait état de «réelles difficultés», en particulier le fait que sa commission, «qui aurait dû être formée en 2008 n'avait été constituée que depuis un mois seulement». «Compte tenu de ces difficultés, certains pensent que le référendum devrait être reporté», a-t-il ajouté sans toutefois donner d'estimation du délai qui pourrait être nécessaire. Les députés soudanais ont approuvé le 28 juin dernier la composition de cette commission de neuf personnes n'appartenant à aucun parti politique, présidée par l'avocat Mohamed Ibrahim Khalil, ancien ministre des Affaires étrangères dans les années 1960 et président de l'Assemblée nationale de 1986 à 1988. Cette instance est chargée d'organiser l'enregistrement des électeurs sur les listes de vote et d'assurer la logistique électorale, une tâche ardue après les élections générales soudanaises d'avril dernier qui avaient été minées par des accusations de fraudes et de vastes problèmes d'organisation.