Le voilà le mois de jeûne avec son lot de veillées nocturnes, arrosées de décibels et narguilé pour les plus chanceux. Certaines villes excentrées ne peuvent que prendre leur mal en patience et se contenter des sacro-saints tarawihs du soir. Côté capitale algéroise et environs, le mois de carême est synonyme de sorties nocturnes et de veillées jusqu'à pas d'heure, que ce soit en plein air, en salle ou...au bord de la piscine. Les institutions culturelles et certaines boîtes doivent tabler sur ce mois pour faire la promotion de leurs artistes via salles de spectacles et autres kheïmate branchées... A Alger, l'établissement Arts et Culture, fidèle à sa tradition, reconduit sa formule de «Layali Ramadhan». Des quaâdate avec la chanson chaâbie sont au programme au sein de l'espace Nadi El Anka au niveau du Théâtre de verdure. Ces soirées seront animées par une pléiade d'artistes algériens (Sid Ali Driss, Noureddine Alane, Mehdi Tamache, Abdelmadjid Meskoud etc). Des groupes de jeunes artistes tels que Dzaïr, Andaloucia, Triana d'Alger, Afgate, Maghreb Fusion, animeront eux aussi des concerts au niveau de l'espace Nadi El Anka. L'espace Kasbah verra se produire également Sid Ali Driss, Mohamed Rouane, Abdelkader Chaou mais aussi Brahim Tayeb pour la musique kabyle. Un artiste dont on avait annoncé étrangement cette année le départ de la scène musicale. Au chapitre des rencontres littéraires, la médiathèque Didouche-Mourad accueillera dans le cadre de son espace baptisé le Café Ramadhan, des conférenciers, hommes de lettres, dramaturges et poètes pour des moments qui convoquent la mémoire et appellent l'émotion et la nostalgie. Le Théâtre de verdure en plein air accueillera pour sa part plusieurs artistes dans le genre hawzi et musique andalouse dont Naceredine Chaouli, Hamidou, Abdelkader Chaou, Salim Fergani, Naïma Dziria, Sid Ali Driss. Que du beau monde, à choisir à la carte. La salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth reçoit elle aussi une série d'artistes dans le genre andalou à l'image de l'association Nagham, le chaâbi avec Sid Ali Driss, Didine Karoum et Abderrahmane Kobbi, du malouf avec Hamdi Bennani, de la variété avec Hamidou, un one-man-show vu et revu, Naoura de Kamel Bouakaz, mais aussi un concert événement avec Djamawi Africa et pour changer un peu, une soirée jazz avec Azzedine Tebibel sans oublier un concert de rock avec les groupes D'zaïr et BB Blues et une comédie musicale à découvrir, El Misiria à la mode avec Mourad Khan. L'Onci vous convie par ailleurs à des soirées de récitals andalous et chaâbis à la salle El Mougar tandis que l'inched et le madih religieux est programmé à la salle Atlas. Le Palais de la culture ne déroge pas à la règle et invite le public à venir apprécier des spectacles entre musique et pièce de théâtre dont Café du Bonheur, El Gourbi ya mon ami de Ziani Chérif Ayad de la compagnie El Gosto théâtre, les 15 et 16 août, à partir de 22h. Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi accueillera pour sa part des représentations théâtrales du Sud (Adrar, Tmimoun etc.) ainsi que le Festival national de la chanson chaâbie qui s'étalera du 25 au 31 août 2010. Le nombre de concurrents est de 32 candidats des différentes villes du pays. Cette année, un hommage sera rendu à trois cheikhs qui ont brillé par leurs parcours artistiques et qui sont cheikh Boudjemaâ el Ankis, cheikh Mazouz Bouadjadj et le regretté Hsissen. En outre, un riche programme pédagogique en master class se tiendra tous les jours au niveau du TNA et sera animé par une grande personnalité du monde musical au profit des candidats. L'auditorium de la radio Aïssa-Mesaoudi a, lui aussi, concocté un programme qui allie les différentes variétés musicales du patrimoine algérien, entre ancien et moderne. Le Théâtre régional d'Oran abrite durant de mois de Ramadhan, quant à lui, 27 spectacles dispatchés entre 20 pièces de théâtre et 5 concerts de chaâbi, andalou et autres variétés et musique R'nb. En plus de deux soirées dédiées au rire. Côté religieux, une trentaine de conférences seront données par la zaouïa Elbalkadia et ce, dans le cadre des Dourous El Mohammadia auquel d'éminentes personnalités politiques y assistent chaque année dont Abdelaziz Belkhadem. Le Théâtre régional de Béjaïa, quant à lui, sera également animé. Au menu des concerts, notamment avec Djamel Allam, mais aussi du chaâbi, andalou et autre soirée poétique. Le 7e art est également à l'honneur avec, notamment la générale du montage poétique Le Mot, mise en scène par Nacereddine Yasser. Le Trb accueille aussi le 28 août prochain la 7e nuit du court métrage qu'organise chaque année l'association Project' heurts, histoire de faire plaisir aux cinéphiles au cours de ce mois de piété mais aussi de légèreté et de... narguilé! Les Kabyles de Tizi Ouzou ne seront pas en reste puisque le Théâtre régional Taous-Amrouche compte abreuver le public de musique en tout genre et autre quaâdate des plus survoltées. En somme, un programme varié et bien éclectique a été tracé pour le Ramadhan 2010.