La municipalité d'Oran vient de lancer l'opération de restitution des trottoirs squattés par les commerçants de conjoncture; des mesures radicales ont été annoncées. Les coups tordus générés par l'activité commerciale du mois de Ramadhan semblent prendre leur premier virages. Le dernier en date porte le sceau de l'importation d'un produit hautement sensible sans aucune identification, le poisson congelé. Lors d'une opération ordinaire effectuée au port d'Oran, les services de contrôle de la qualité et ceux du commerce la wilaya d'Oran sont tombés sur deux conteneurs chargés d'une quantité de 1.3 tonne de poisson sans aucune indication sur la date de péremption et celle de sa mise sous congélation. La marchandise, qui a été importée d'Espagne, a été aussitôt saisie tandis que l'importateur encourt de grosses pénalités. Les enquêteurs ont souligné, dans leur rapport, que la marchandise qui a été interceptée, est destinée à être écoulée sur les marchés de l'Oranie. Le plan qui a été déjoué au premier jour du mois sacré, est venu quelques jours après l'annonce par les services commerciaux locaux de la mise en application du plan de contrôle «spécial Ramadhan». L'action en elle-même est devenue un jeu traditionnel du chat et de la souris qui se renouvelle chaque mois de Ramadhan, période durant laquelle les contrôleurs et agents de la DCP et ceux du commerce ciblent la majorité des points d'accès, le port et ceux d'écoulement des produits alimentaires dont les marchés et les coins les plus reculés des villes et villages. La vente des produits périssables dans des conditions d'hygiène convenables accompagnées des normes de stockage réglementaires constituent les axes principaux des sorties des agents des services de contrôle de la qualité. La mission de cette année se veut être à la fois réussie, concluante et efficace et ce, à la faveur de la conjugaison des efforts des services municipaux de l'hygiène, ceux de la direction du commerce et du contrôle de la qualité. Pour ce faire, environ 50 équipes ont été mobilisées. Plusieurs se sont assignées les missions de recourir à des visites inopinées, même de nuit, aux lieux suspects et foyers des commerces interdits. L'activité commerciale est de plus en plus croissante tandis que la majeure partie des produits alimentaires transitant via le port d'Oran, est constituée de produits alimentaires. La viande et le poisson congelés, jus et autres produits de conserves se taillent la part du lion des importations. La demande étant forte vu les prix bas appliqués, la viande fraîche constitue l'un des sept péchés du siècle vu sa cherté. Au deuxième jour du Ramadhan, les marchés d'Oran ont été envahis par une foule déchaînée en quête d'une bonne affaire. Les bouchers ne semblent pas badiner avec la tradition, aucune concession n'est à faire, les prix sont fixés tandis que ceux de la viande fraîche sont brûlants. Le marché local a connu un changement radical. La spéculation est à son comble tandis que les commerçants de circonstance sont perceptibles un peu partout dans les coins et recoins de la ville. La santé publique est en péril. La commercialisation, dans des conditions lamentables, des produits périssables comme les gâteaux, la chamia, la zlabia le pain, le lait, est devenue cet exercice qui se répète chaque Ramadhan. Pour sa part, la commune d'Oran sort de son agonie. En collaboration avec la sûreté de wilaya, la Gendarmerie nationale et les services de commerce, la municipalité d'Oran vient de lancer l'opération de restitution des trotoirs squattés par les commerçants de conjoncture. L'action est baptisée «Trottoirs aux piétons». Des mesures radicales ont été annoncées dont des amendes et des poursuites judiciaires contre tout squatteur réfractaire. La traque a commencé tandis que les résultats seront rendus au fur et à mesure de l'évolution de l'opération, indique-t-on.