Après plusieurs mois de tergiversations, les collectivités locales semblent décidées à prendre le problème inhérent au commerce informel à bras-le-corps, car la situation a atteint le seuil de l'intolérable pour enfin figurer dans l'ordre des actions à entreprendre dans le cadre des priorités du calendrier des élus. Même si la mesure est présentement limitée aux plus importantes agglomérations, ses répercussions sur le reste des communes ne tarderont pas à se faire sentir, en mettant en œuvre les moyens appropriés pour mieux organiser leurs espaces publics squattés par le commerce informel. C'est la ville de Ksar El-Boukhari, deuxième importante agglomération après le chef-lieu, qui a la première pris le devant en consentant un effort financier afin de mettre fin au désordre qui régnait à travers ses rues et venelles où des commerces de toutes sortes de produits occupaient les trottoirs du centre-ville et, par endroits, les murs extérieurs de plusieurs édifices publics. L'APC annonce avoir mobilisé pour cela une enveloppe d'un montant de 600 millions de centimes pour l'aménagement d'une aire d'une superficie de 8 000 m2 afin d'accueillir près de 250 commerces exercés dans la sphère de l'informel. La ville de Médéa qui continue de connaître une prolifération effrénée du commerce parallèle, ce dernier s'étendant chaque jour un peu plus au détriment des trottoirs et même de la chaussée en certains endroits, verra prochainement son visage transformé et ce, à l'issue de la mise en pratique des mesures prises et qui visent à mettre fin à la présence de dizaines de charrettes et autres marchands clandestins qui ont conféré aux alentours du marché des fruits et légumes un aspect répulsif. La municipalité a déjà réservé la somme de plus de 1 milliard prélevée sur le budget communal pour contribuer aux travaux d'aménagement du marché couvert situé à Aïn Kébir pour recevoir provisoirement les propriétaires des étals situés à l'intérieur du marché des fruits et légumes, car les structures de ce marché devront bientôt faire l'objet d'une rénovation et être restituées par la suite à leurs propriétaires. Ces mesures sont venues à point nommé conforter les propositions de l'UGCAA qui, à la veille du mois de Ramadhan dernier, a saisi le wali afin que des solutions soient rapidement trouvées au problème lié à l'anarchie qui caractérisait le secteur du commerce dominé par l'activité informelle dont les conséquences sur l'activité régulière se sont traduites par une concurrence déloyale au désavantage du commerce régulier. L'on est donc en droit de s'attendre à une prise en charge courageuse de l'organisation des marchés locaux où jusqu'ici, n'importe quel quidam pouvait s'improviser commerçant et occuper des espaces destinés à un usage public sans, dans certains cas, s'encombrer d'une quelconque autorisation pour l'exercice de son activité. M. EL BEY