L'emmagasinage à des fins spéculatives est ce nouveau phénomène qui s'ancre de plus en plus dans l'activité commerciale locale. «L'Etat a soutenu les investisseurs spécialisés dans le stockage et l'entreposage des produits alimentaires et les conséquences se répercutent négativement sur les consommateurs», déplore-t-on à Oran. L'emmagasinage, à des fins spéculatives, est ce nouveau phénomène qui s'ancre de plus en plus dans l'activité commerciale locale. D'aucun n'a ignoré ce nouvel ingrédient qui vient d'agrémenter la politique économique d'Oran. Pourtant la petite amorce répressive entamée lors de la crise aiguë de la pomme de terre a abouti à des résultats notables. Plusieurs tonnes de ce tubercule, qui ont été stockées dans plusieurs dépôts d'Oran, en particulier ceux de Sidi El Bachir dans la commune de Bir El Djir, ont été saisies. Pourquoi ne pas renouveler de telles opérations? «Là est toute la question», réplique-t-on avant de déplorer que «le scénario de la hausse provoquée des prix de la patate est calqué sur d'autres produits de première nécessité à chacune des occasions».Toutes les équations commerciales sont renversées, le marché n'est plus régi par le rapport de l'offre et la demande. La finalité étant de hausser les prix, des spéculateurs pénalisent délibérément le marché. A Oran, la culture commerciale est administrée par les aléas provoqués par la conjoncture du mois de piété, le Ramadhan. Durant cette période, tous les coups sont permis. Les commerçants trouvent l'argument valable pour revoir de bout en bout la politique des tarifs. Malgré les risques de putréfaction des viandes stockées pendant de longs mois dans les congélateurs même, d'énormes quantités des produits de viande viennent de garnir les étalages des boucheries tandis que les prix sont, au premier jour du Ramadhan, brûlants. Le poulet rôti a repris ses plumes en s'affichant à de 700 dinars, tandis que le poulet vidé est cédé à 350 dinars/kg. Idem pour la viande rouge, même congelée, qui vient de traverser le cap des 600 dinars contre un kilogramme de viande alors que son prix initial a été annoncé à quelques 500 dinars. Ce n'est pas tout. Certains boulangers semblent impatients de passer à l'action. En effet, dans une rencontre restreinte, dernièrement avec les services locaux du commerce, les boulangers d'Oran ont appelé à la nécessité de revoir à la hausse les prix du pain. Là est le point principal qui continue à constituer l'essentiel des revendications des fabricants de pain de la wilaya d'Oran. En attendant un éventuel accord entre les deux parties, le temps est à la pénalisation des consommateurs en ce produit nécessaire tout en avançant des justificatifs dont la cherté de la main première, la rareté de la main-d'oeuvre qualifiée et les coupures récurrentes de l'électricité. Idem pour le lait en sachet qui connaît ces derniers jours, de sérieuses perturbations quant à sa distribution. Là aussi, les explications sont multiples et variées, dont la mise à l'arrêt temporaire de plusieurs unités de transformation pour maintenance. Les pénuries qui se répètent sont imputables à ces commerçants qui ont investi le marché local par la grande porte, le prétexte étant la mondialisation et la libération des prix.