«Ghlabhoum Ramadhan»: cette phrase qui, apparemment, justifie toutes les dérives comportementales, revient comme un leitmotiv. Les coups de gueule, les insolences et les rixes sont devenus les ingrédients qui accompagnent les journées du Ramadhan dans la wilaya d'Oran. Le bilan n'est pas seulement lourd, mais il est effrayant. Au deuxième jour du jeûne, une cinquantaine de personnes, dont six femmes, ont été victimes d'agressions à l'aide de couteaux à cran d'arrêt et autres objets tranchants. Plusieurs de ces dernières ont subi, en urgence, des interventions chirurgicales tandis que d'autres, légèrement blessées, ont eu droit à des points de suture avant de rentrer chez elles. Les personnels des urgences médicales et chirurgicales des différentes structures sanitaires de la wilaya sont en alerte maximale durant ces premiers jours du Ramadhan. Pour éviter les débordements et les envahissements des lieux par les personnes blessées, en nombre important, les équipes médicales et paramédicales ont été mobilisées. Elles ont même été renforcées. «Ghalabhoum Ramadhan»: cette phrase, qui, apparemment justifie toutes les dérives comportementales, est devenue un leitmotiv qui se répète à chacune des journées ramadhanesques d'Oran. L'intolérance est à son comble alors que les rixes éclatent au moindre malentendu. L'usage des armes blanches, dont les couteaux à crans d'arrêt, est devenu ce nouveau mode de communication qui accompagne les journées du Ramadhan. Le constat se vérifie dans les administrations, les commerces, les bus, les rues, les marchés, places publiques et quartiers populaires. Les raisons soulevées sont multiples, les rixes et disputes sont souvent expliquées par des jeunes drogués en manque de leur dose habituelle. Le Ramadhan est aussi une occasion propice saisie par des bandes de voyous et voleurs qui dictent leur loi dans les places publiques et coins isolés de la ville. Les marchés à très forte concentration humaine comme ceux de M'dina J'dida, El Hamri et le marché de la Bastille au centre-ville constituent un véritable coupe-gorge à éviter. Au moins, une vingtaine de chalands ont payé la facture de leur flânerie obligée et ce, malgré la mise en place d'un plan de sécurisation des lieux publics et le déploiement, en force et perceptible, des compagnies pédestres et mobiles de la police. Les déshydrations, les complications respiratoires, les insolations, les boulimies ramadhanesques et les complications gastriques ne sont pas en reste. Les urgences médicales ont pris en charge une cinquantaine de personnes souffrant de différentes complications gastriques, dont de sévères diarrhées. La majeure partie des évacuations ont eu lieu après la rupture du jeûne. Ce n'est pas tout. Une vingtaine de patients, ont été admis, dans les structures sanitaires d'Oran et reçu des soins nécessaires après qu'ils aient été victimes de coups de soleil. Les médecins intervenant à travers les ondes de la radio locale ne cessent d'inciter les Oranais à la prudence et notamment pendant la rupture du jeûne, la surconsommation constitue un danger multiple dont la mort et l'asphyxie des artères et veines à force d'abus de la consommation d'eau.