Le chef de la commission chargée d'organiser le référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan prévu le 9 janvier a reconnu, hier, d'importantes divisions paralysant l'organisation de ce scrutin qui ne répond déjà plus aux critères établis par la loi référendaire. La commission - composée de cinq sudistes et quatre nordistes - n'est pas parvenue, depuis sa formation fin juin, à un consensus sur l'identité de son secrétaire général, qui sera responsable de la mise en oeuvre des aspects techniques et administratifs du référendum. Selon des sources politiques, deux candidats nordistes ont été rejetés par la majorité de la commission. Et aucun vote n'a eu lieu sur un candidat originaire du Sud-Soudan. «Depuis (juin), nous avons accordé 63 postes si l'on inclut ceux au sein de la commission. Quatre ont été accordés à des nordistes et 59 à des sudistes. Alors c'est quoi cette farce à propos de la nomination d'un nordiste au poste de secrétaire général, cela ferait cinq nordistes et 59 sudistes», a dit le chef de la commission, Mohamed Ibrahim Khalil, un nordiste et ancien ministre des Affaires étrangères. Un haut responsable des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), Pagan Amure, avait déclaré la semaine dernière que la commission était «paralysée» et avait accusé M.Khalil d'avoir bloqué le vote d'un troisième candidat pour le poste de secrétaire général, sudiste. Le référendum d'indépendance du Sud-Soudan est l'élément clé de l'accord de paix global (CPA) ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, un conflit à l'origine de deux millions de morts nourris par des différends religieux, ethniques, politiques et économiques.