M.Gates, 66 ans, avait d'abord été nommé à son poste en 2006 par l'ancien président George W.Bush, en remplacement du controversé Donald Rumsfeld, puis maintenu dans ses fonctions par le démocrate Barack Obama. Le secrétaire américain à la Défense, le républicain Robert Gates, un des piliers de l'administration Obama, a confirmé lundi soir qu'il quitterait son poste l'an prochain, en pleine période de flottement à Washington sur le calendrier de retrait des troupes d'Afghanistan. «Je pense que dans le courant de l'année prochaine, je serai à même (...) de savoir si notre stratégie fonctionne en Afghanistan», a déclaré le ministre dans un entretien accordé au magazine américain Foreign Policy. «La stratégie d'envoi de renforts aura été achevée. Nous en aurons fait l'évaluation en décembre (2010). Et il me semble que dans le courant de 2011 il y aura logiquement un moment pour passer la main», a-t-il ajouté. M.Gates, 66 ans, avait d'abord été nommé à son poste en 2006 par l'ancien président George W.Bush, en remplacement du controversé Donald Rumsfeld, puis maintenu dans ses fonctions par le démocrate Barack Obama. «Le président est reconnaissant (à M.Gates) d'avoir servi» à son poste, a réagi un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton, en rappelant que le ministre avait déjà fait part de ses intentions. «Ce n'est pas une surprise de le voir discuter de son projet de passer à autre chose», a ajouté M.Burton. De son côté, le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell a minimisé la portée de l'interview, expliquant que chaque fois que M.Gates «a réfléchi à raccrocher pour de bon, il a toujours décidé de continuer à servir». Le ministre n'a pas «annoncé sa retraite» dans cette interview. «Il n'a fait que méditer sur le moment opportun pour tirer sa révérence», a ajouté Geoff Morrell. M.Gates a mené à bien la stratégie d'envoi de renforts en Irak en 2007. Il a annoncé la semaine dernière une politique d'économies au Pentagone, dont l'énorme budget a doublé depuis 2001. La déclaration de M.Gates survient alors qu'une contradiction est apparue entre lui et le commandant des forces américaines et internationales en Afghanistan, David Petraeus. Dans un entretien au quotidien Los Angeles Times, le ministre a répété que la date de juillet 2011 pour un début de retrait des troupes était gravée dans le marbre, alors que le général Petraeus a déclaré dimanche à la télévision qu'il ne la considérait pas «contraignante». Il y a moins de deux mois, M.Obama a déjà dû changer son commandant en Afghanistan, à la suite d'une interview au vitriol du titulaire du poste, le général Stanley McChrystal, qui a révélé au grand jour les divisions de l'administration sur la stratégie afghane. Le général Petraeus a été nommé pour le remplacer. Le président avait annoncé sa nouvelle stratégie afghane fin 2009, avec l'envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires pour porter leur total à près de 100.000, dans l'espoir de briser l'élan des taliban. Il avait alors avancé la date de juillet 2011 pour le début du retrait, qui doit s'accompagner d'une montée en puissance de l'armée afghane sur le terrain. M.Burton a soutenu lundi l'approche de M.Gates, expliquant que la date de juillet 2011 n'était «pas négociable». Mais il a aussi assuré que le président et le général Petraeus étaient sur la même longueur d'onde et que les propos de l'officier avaient été sortis de leur contexte. D'après Foreign Policy, figurent parmi les candidats possibles à la succession de Robert Gates, l'actuelle secrétaire adjointe à la Défense Michele Flournoy, le directeur de la CIA Leon Panetta, l'ancien secrétaire à la Marine Richard Danzig ainsi que John Hamre, président du centre de réflexion Center for Strategic and International Studies. D'autres ont évoqué l'actuelle chef de la diplomatie, Hillary Clinton.