Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a annoncé qu'il ne reconduirait pas dans ses fonctions le chef d'état-major interarmées, le général Peter Pace, par crainte d'une nouvelle controverse sur l'Irak au Congrès. Le général Pace, 61 ans, occupait depuis 2005 son poste, le plus élevé au sein de l'armée américaine. Il était proche du précédent secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, un va-t-en guerre, dont le président Bush devait se débarrasser en novembre 2006 face à l'impopularité grandissante aux Etats-Unis même de l'occupation de l'Irak. Pace, qui avait occupé la fonction de chef d'état-major interarmées adjoint de 2001 à 2005, était, en fait, ces six dernières années au cœur des décisions sur les guerres en Afghanistan et en Irak. Le général Pace a toujours soutenu publiquement les décisions, parfois controversées, de Donald Rumsfeld, accusé d'être responsable des erreurs commises en Irak alors qu'il était à la tête du Pentagone. Il sera remplacé fin septembre par l'amiral Michael Mullen, actuellement chef des opérations navales. Lors d'une conférence de presse au Pentagone, Gates a qualifié l'amiral Mullen de “penseur stratégique très intelligent, qui a une vision étendue des besoins et des exigences des forces armées et de la nation”. Gates a également décidé de remplacer le chef d'état-major interarmées adjoint, l'amiral Edmund Giambastiani, qui part à la retraite, par le général James Cartwright, actuellement à la tête du Commandement stratégique de l'armée américaine. Cette recommandation a également été acceptée par M. Bush. Le secrétaire à la Défense a avoué que le processus de renouvellement dans la hiérarchie militaire du Pentagone est également imposé par un Congrès désormais contrôlé par les démocrates qui n'est pas facile à convaincre sur les reconductions et nominations aux plus hautes fonctions. Gates, plus pragmatique que Rumsfeld, a pris conscience que la majorité de l'opinion publique américaine désapprouve la guerre en Irak. Auparavant, Gates avait remercié d'autres généraux impliqués dans le fiasco irakien : le général John Abizaid, alors plus haut responsable militaire américain au Moyen-Orient, et le général George Casey, alors à la tête du contingent américain en Irak. D. B.