La scène musicale algérienne ne cesse de connaître de nouveaux talents en la matière, à suivre de près et à encourager. Une fois n'est pas coutume, la salle Ibn Zeydoun a retenti en cette nuit ramadhanesque au son de la guitare, de la batterie et du saxophone grâce à deux supers groupes qui ont su insufflé à la salle dynamisme et joie de vivre. Le groupe D'zaïr qui s'est produit,jeudi soir, en première partie, n'est plus à présenter. Avec ses deux premiers albums au compteur, Sarah et Hizia, ses musiciens sont devenus en plus de dix ans de métier les pionniers incontournables du son rock alternatif en Algérie. Avec le sourire constamment affiché, nos musiciens, alias Hakim (guitare, chant), Slowhand Redo (guitare, harmonica), et Hichem (clavier), notamment étaient sur scène comme un poisson dans l'eau. Le groupe s'est vu étoffer récemment d'un nouveau guitariste hors pair, à savoir Dada Sahami après le départ de Redouane. Sarah, Hizia, Mel ouli nnar revu et corrigé dans une nouvelle version plus soft, Madjnoun, Messdjoun el Kdeb, ou encore Omar comptant les déboires d'un jeune désoeuvré, né dans les années 1970 marchant seul dans la rue sans un sou en poche sont autant de chansons qui narrent la malvie, la misère et le triste quotidien des Algériens. Une musique aérienne, mélancolique et lyrique, tels sont les ingrédients qui font l'âme de la musique du groupe D'Zaïr. Leur prochain album s'appelera Compte à rebours. C'est aussi le titre d'un morceau instrumental. Sur ce troisième opus, on y trouvera des nouveaux morceaux dans la même veine de rock, mais aussi des hommages à quelques chanteurs mythiques algériens comme Ahmed Wahbi, Hadj Mrizek via une reprise de Belah adroun mais aussi Ahmed Malek. «On va aussi reprendre la chanson du film Kahla Ouabeida, on cherche les paroles. On veut aussi rendre hommage à la fois, à Ahmed Malek et à l'inspecteur Tahar», nous a confié le claviériste Hichem. Et de souligner: «Les thèmes que nous allons aborder sur le troisième album seront toujours les mêmes quasiment, la drogue, l'injustice, l'immigration clandestine, les droits de la femme et les problèmes de communication chez les Algériens.» Le second groupe qui s'est produit sur la scène Ibn Zeydoun fut une belle découverte pour nous. BB Blues comme son nom l'indique reprend les standards du blues tels How blue can you get de BB King, Let good time roll de Ray Charles, écrit aussi comme le montre le titre BB swing et rend hommage à Stevie Wonder à travers Superstation de Stevie Wender. Son large répertoire comprend aussi des instrumentaux comme The Chiken du bassiste jazzman Jako pastorieus. Le groupe a plus d'une corde à son arc, notamment la belle chanteuse Linda à la voix d'or et au sourire ravageur. Avec une attitude sexy et une voix sensuelle, tout de noir vêtue et un chapeau de la même couleur, la charmante Linda interprétera de légendaires chansons de saoul à l'image Yomen, Stop, mais aussi I juste Wanna make lover to you de Eta James au grand bonheur de ces messieurs. Puis place de nouveau au groupe qui continuera sa ronde musicale au grand bonheur des fans, qui sont venus encourager leur amis dans une belle ambiance survoltée. La scène musicale algérienne ne cesse de connaître de nouveaux talents en la matière. A suivre de près et à encourager. BB Blues en fait partie.