Sur les 22 cas recensés, 21 se sont manifestés après une vaccination au Pandemrix, un vaccin des laboratoires GSK, choisis par le ministère de la Santé pour une commande de 20 millions de doses. Et si le fiasco de la campagne de vaccination pour faire face au virus de la grippe A se transformait en tragédie? Le risque est réel. Le secteur de la santé tant décrié faute de moyens est-il suffisamment armé pour faire face à un tel phénomène? La réponse est attendue du côté du département de Djamel Ould Abbès qui aura hérité de la gestion hasardeuse de son prédécesseur en ce qui concerne ce dossier. Pour le moment, il s'agit de prévenir. L'affaire semble toutefois assez sérieuse pour tirer la sonnette d'alarme. C'est ce qu'ont fait les autorités françaises. Elles ont relevé une vingtaine de cas de narcolepsie, une maladie rare provoquant la somnolence. Ils sont concentrés en Europe, des patients ayant été vaccinés contre la grippe A (H1N1). La Suède a informé l'Agence européenne du médicament, il y a quelques jours, de l'apparition de six cas de narcolepsie avec cataplexie après une vaccination contre la grippe A. Le phénomène tend à prendre de l'ampleur. Depuis lundi, six cas en France ont été signalés à l'Afssaps (l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), chez trois enfants et trois adultes. «La narcolepsie avec cataplexie est une maladie rare caractérisée par une somnolence diurne excessive, sévère, associée à des attaques de cataplexie définies comme des pertes du tonus musculaire déclenchées par une forte émotion», a expliqué l'Afssaps. Une maladie qui gagne du terrain. 500 nouveaux cas sont recensés chaque année à travers l'Hexagone. Si en Algérie aucun sujet, atteint par cette maladie rare qui provoque la somnolence, n'a été signalé, il n'en demeure pas moins que la vingtaine de cas répertoriés à travers le continent européen a de quoi inquiéter. C'est auprès des laboratoires incriminés que l'Algérie s'est procuré le vaccin. Que risque la population algérienne qui a été vaccinée contre la grippe H1N1? Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'a pas encore réagi à cette information toute fraîche qui inquiète et intrigue la communauté scientifique internationale. Si à ce jour, le lien entre la vaccination contre la grippe A de type H1N1 et l'apparition de narcolepsie n'a pas été formellement établi à ce stade, il n'empêche que pas moins de 22 cas au total, pour le moment, ont été signalés dans trois pays européens (Suède, France et Finlande). Il s'est avéré, que 21 d'entre eux se sont manifestés après avoir subi une vaccination au Pandemrix, vaccin de GlaxoSmithKline (GSK), tandis que le vingt-deuxième cas est apparu après une vaccination au Panenza, de Sanofi-Aventis. Il faut signaler que ce sont justement, les laboratoires GSK qui ont été sélectionnés par Saïd Barkat, qui était à ce moment-là à la tête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pour faire face à ce qui était considéré comme étant la pandémie de ce début du vingt et unième siècle. Une catastrophe humanitaire prévue par l'Organisation mondiale de la santé qui s'est avérée être une simple «gripette». Il faut rappeler que la campagne de vaccination en Algérie a eu du mal à démarrer au point d'être compromise. Les structures de santé chargées du contrôle se sont montrées sceptiques quant à l'efficacité du vaccin de GSK. La mort suspecte d'un médecin à Sétif, juste après s'être vacciné a fini par entourer de «suspicion» le vaccin qui a été livré par les laboratoires britanniques. Le personnel de la santé, qui devait être vacciné en priorité, au même titre que certains corps constitués, a boycotté la campagne sur fond de grève et de bras fer avec sa tutelle. Face au flop de la campagne de vaccination, l'Algérie avait décidé de faire don de 9 millions de doses, sur les 20 millions commandées, à l'Organisation mondiale de la santé. La fin de la pandémie qui a été annoncée, au début du mois d'août par la directrice de l'OMS, Margaret Chan, a provoqué la mort de quelque 18.500 personnes dans le monde depuis son apparition en avril 2009. 57 cas mortels ont été recensés en Algérie.