Jordaniens et Egyptiens invités au lancement des négociations et à un dîner avec Obama. Dans le cadre des préparatifs de la reprise des négociations directes, interrompues depuis vingt mois, le président palestinien Mahmoud Abbas s'est entretenu avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, puis avec le roi Abdallah II de Jordanie, convié avec le président égyptien Hosni Moubarak à participer au lancement des discussions. Abbas a aussi rencontré Moubarak, hier matin, avant d'être reçu à la Maison-Blanche par le président Barack Obama. Les trois dirigeants arabes et Netanyahu seront ensuite accueillis ensemble par Obama autour d'un dîner. La reprise formelle des négociations, qui s'annoncent ardues tellement le fossé est grand entre Israéliens et Palestiniens sur les principaux dossiers, est prévue aujourd'hui lors d'une rencontre au département d'Etat entre Abbas et Netanyahu en présence de Mme Clinton. Mardi dernier, le président palestinien a condamné depuis Washington l'attaque meurtrière contre des colons israéliens en Cisjordanie, estimant qu'elle visait à perturber le processus politique à la veille de la reprise des négociations directes avec Israël. Le président palestinien et la direction palestinienne ont condamné l'attentat qui a eu lieu à Hébron, partant du principe de notre rejet de toute attaque visant des civils, qu'ils soient israéliens ou palestiniens. Quatre colons israéliens ont été tués dans l'attaque menée près de l'implantation de Kyriat Arba, voisine d'Hébron (Cisjordanie), et revendiquée par le mouvement Hamas, hostile aux négociations avec Israël. La direction palestinienne a estimé que le but de cet attentat est de perturber le processus politique et ne saurait être considéré comme un acte de résistance. L'attentat tombe au pire moment pour M.Abbas qui s'apprête a reprendre les négociations directes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington sous les auspices de l'administration américaine. Les Palestiniens craignent en effet que cette attaque ne renforce la position intransigeante d'Israël sur la sécurité lors de ces négociations. Dès son arrivée à Washington, M.Netanyahu a ordonné de poursuivre les assaillants sans aucune restriction diplomatique. En plus de celle avec les Palestiniens, Washington veut aussi des négociations entre Israël, Syrie et Liban. Les Etats-Unis essaient toujours de lancer des négociations de paix entre Israël d'une part, et la Syrie et le Liban d'autre part, a affirmé l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell, avant la reprise des pourparlers directs israélo-palestiniens. «En ce qui concerne la Syrie, nos efforts continuent pour essayer de faire en sorte qu'Israël et la Syrie s'engagent dans des discussions et des négociations qui conduiraient à une paix» entre ces deux pays, ainsi qu'entre Israël et le Liban, a déclaré M.Mitchell à des journalistes à la Maison Blanche. La Syrie et le Liban sont les deux seuls pays arabes voisins d'Israël à ne pas avoir signé de traité de paix avec l'Etat hébreu. Mais M.Mitchell a réitéré la volonté du président américain Barack Obama de parvenir à une paix dans toute la région, et pas seulement entre Israéliens et Palestiniens. Lorsque le président a annoncé ma nomination, deux jours après son arrivée au pouvoir, il a parlé d'une paix totale, et l'a définie comme (une paix) entre Israël et Palestiniens, Israël et la Syrie, Israël et le Liban, et Israël en paix avec tous ses voisins arabes, et cela reste notre objectif, a souligné l'envoyé spécial. Un émissaire américain est attendu au Liban et en Israël dans le cadre des efforts pour apaiser les tensions frontalières entre ces voisins, a annoncé le département d'Etat, un mois après un incident meurtrier. Le communiqué de la diplomatie américaine ne précise pas si Frederic Hof, un collaborateur de l'émissaire pour le Proche-Orient George Mitchell, s'est déjà rendu dans ces pays. Sa mission est de soutenir les progrès accomplis par la Force des Nations unies au Liban (Finul), le Liban et Israël en vue de garantir que des procédures sont en place pour réduire au minimum les malentendus et maintenir la paix le long de la Ligne bleue séparant les forces des deux pays. Le Conseil de sécurité de l'ONU a prorogé lundi pour une nouvelle période d'un an le mandat de la Finul, qui veille au respect de l'arrêt des combats après la guerre d'août 2006. Le 3 août, des échanges de tirs entre forces israéliennes et libanaises de part et d'autre de la frontière avaient causé la mort de deux soldats et d'un journaliste libanais ainsi que d'un officier israélien. Il s'agissait des incidents les plus sanglants à la frontière entre les deux pays, encore techniquement en guerre, depuis le conflit destructeur de 2006 entre l'Etat hébreu et le Hezbollah chiite.