Que se passe-t-il à la poste de Hussein Dey? Il y a quelques jours, des travailleurs de cet établissement ont signé une pétition contre la réintégration de leur ancien receveur. Pourtant, ce dernier, qui a été accusé de négligence dans une affaire de détournement d'un montant de deux milliards de centimes, a été totalement innocenté par la justice, en juin dernier. «Ils ont peur de mon retour», affirme Mahfoud K, ancien receveur de la poste récusant totalement ce qui a été dit dans la pétition signée par 85 travailleurs des 98 que compte l'agence contre sa réintégration. «J'ai été désigné à ce poste en mai 2009 et l'affaire du détournement a eu lieu en septembre de la même année. J'ai été accusé de négligence. Une semaine après, j'ai été innocenté avec le caissier principal. Le deuxième caissier a été condamné à trois ans de prison et 100.000 dinars d'amende», explique-t-il en précisant que cette affaire a porté un grand préjudice à sa personne. Selon cet ancien receveur, plusieurs détournements ont été orchestrés à l'agence de Hussein Dey qui dessert quelque 35 bureaux de poste dans la capitale. Il citera d'ailleurs une affaire de malversations qui date de 2001. M.K a fait savoir également qu'il a été entendu par une commission paritaire après avoir été acquitté par les deux instances judiciaires, à savoir le tribunal de Hussein Dey et la cour d'Alger. «Je suis passé avec le caissier principal par une commission paritaire et celle-ci avait décidé de notre réintégration dans nos postes à l'agence de Hussein Dey», précise-t-il. La présente pétition a été le fait de moins de 8 personnes car justement, ces personnes ont beaucoup de choses à se reprocher notamment en termes de corruption et de vol», se défend M.K. soutenant qu'il est victime de règlement de comptes de la part de ces personnes à qui «j'ai fermé toutes les vannes de la corruption depuis ma nomination à ce poste». Pour leur part, les 85 travailleurs ayant signé la pétition maintiennent leur menace de faire grève dans le cas où l'ancien chef de l'établissement serait rétabli dans ses fonctions. «Que cela soit légal ou pas, (le débrayage) tout ce qu'on sait, c'est qu'on ne travaillera plus avec lui», proteste M.H., l'actuel représentant syndical à l'agence de Hussein Dey. Les auteurs de la pétition évoquent, entre autres, le manque de compétence de M.K. Cependant, il faut signaler que le receveur en question n'est pas novice dans son métier. «J'ai sillonné le pays et j'ai à mon actif 30 ans de service», a-t-il dit avant d'exhiber une décision de justice qui l'a innocenté dans cette «cabale». Pour les contestataires, il ne s'agit pas de récuser une décision de justice, mais il s'agit plutôt d'une rupture du «pacte de confiance». D'autre part, ils redoutent que l'ancien chef d'établissement soit revenu avec un esprit de vengeance par rapport aux travailleurs.