Avec les échéances électorales, législatives et locales, ce parti n'a pas cessé de faire des appels du pied à la région. Pour preuve, de nombreux candidats aux législatives et locales du FLN se sont exprimés en tamazight, ce qui était inimaginable il y a quelques années. L'ancien parti unique n'a pas hésité à utiliser ce stratagème linguistique pour se montrer proche de cette région qui s'est toujours montrée opposée au système, et qui est considérée à juste titre comme bastion de l'opposition au régime. Ce changement dans la mentalité du parti nationalo-conservateur n'aurait pas eu lieu sans la volonté d'un homme, le SG du parti, Ali Benflis. Toujours ouvert au dialogue et à la raison, le Chef du gouvernement a tenu à apporter sa touche personnelle en apportant les changements adéquats au discours politique et rigoriste du FLN. Ce parti, qui a été de tout temps opposé à tamazight n'hésitera pas à placer un enfant de la Kabylie, Mouloud Naït Belkacem, à la tête du Haut conseil à la langue arabe et ce, pour contrer l'avancée inquiétante «pour le pouvoir» de tamazight dans les universités françaises et européennes. C'est aussi le FLN qui avait proposé à l'Assemblée le projet de loi de la généralisation de la langue arabe et qui après plusieurs reports a été finalement adopté en 1998. Mais, dès l'arrivée de Benflis à la tête du parti, le FLN changea d'attitude et commence à virer de bord pour apporter son soutien, au règlement de la crise en Kabylie. Conscient que la Kabylie est une donne importante dans l'avenir politique du pays, l'actuel SG du FLN et Chef du gouvernement décide d'ouvrir les portes du dialogue avec les ârchs, d'aide à la constitutionnalisation de tamazight, et de participer aux législatives avec des candidats de la région et ce, en Kabylie malgré les appels au boycott. Des candidats FLN s'expriment en kabyle, prônent la paix dans la région et se revendiquent représentatifs de la région. Mais cette attitude politique est jugée par certains électoraliste, et de nombreux cadres caciques du FLN restent opposés à cette démarche du SG du parti. Un nouveau succès du FLN aux locales et surtout une large victoire dans la capitale où se concentrent les principales forces de l'opposition donneraient raison à Benflis qui a fait de la Kabylie sa principale source pour le retour de l'ex-parti unique aux affaires.