Une grève officieuse et la période des congés ont généré des retards de réception des marchandises. La multitude de bateaux en rade est un décor qui ne cesse de caractériser le port commercial du pays. La période passée en rade par les bateaux dépasse les 25 jours alors qu'elle n'était que de 12 jours en mars dernier. «La congestion de ce port est due essentiellement au problème social», selon une source parvenant du port d'Alger et qui a requis l'anonymat. La baisse du rythme de travail, en lieu et place de l'arrêt total, décidé par les travailleurs est derrière l'étouffement du port. «On est passé de 25 bateaux à 24 pour la journée d'hier», nous a-t-on déclaré. Toutefois, c'est le mystère qui caractérise l'issue du conflit social opposant les travailleurs à la direction de DP World El Djazaïr. Il faut rappeler qu'un bras de fer oppose, depuis juillet les 750 salariés de DP World El Djazaïr à la direction. Ayant diminué les cadences de transbordement et menaçant de radicaliser leur mouvement, les dockers réclament une hausse des salaires de 24%, en application de la convention de branches, et de passer de 48 à 40 heures de travail hebdomadaire. «La grève partielle et officieuse décidée par les dockers est venue pour contrecarrer les injonctions de la direction et l'Ugta. Lesquelles auraient voulu maintenir le conflit sous cape», précise une source syndicale. Au demeurant, tout en refusant la formule de 3x8 imposée par la direction de l'entreprise, les dockers revendiquent de revenir à l'ancien système prévalant avec l'Epal, indique-t-on. L'arrivée de DP World à la tête de l'entreprise portuaire et la décision du gouvernement d'interdire le déchargement des marchandises non conteneurisées n'y ont rien changé. «Cette congestion est principalement due à l'instabilité sociale et à la période des vacances», selon d'autres sources. Le temps d'escale moyen au port d'Alger est passé de 12 jours en mars 2010 à 17 jours en juillet dernier. La situation a empiré au mois d'août dernier avec des temps de rade dépassant les 25 jours en attente d'une place au terminal à conteneurs pour décharger leurs marchandises. L'augmentation des frais de déchargement et par ricochet des prix des produits, la perte totale de denrées périssables, des longs temps de transit sont autant de retombées négatives dues à la congestion du port d'Alger, explique-ton encore. Le port d'Alger étouffe. Les armateurs se plaignent du fait que les porte-conteneurs passent beaucoup de temps en rade. Quelques compagnies ont enregistré une escale de 37 jours alors que l'escale moyenne a atteint 25 jours durant le mois d'août dernier, selon les mêmes armateurs. L'exiguïté du port, l'occupation d'une partie des quais de déchargement par des navires en panne, ainsi que la vétusté des équipements de manutention, allongent, de leur côté les délais de déchargement.