«L'Islam et les musulmans aux Etats-Unis d'Amé- rique». C'est le thème développé par le professeur Maram Abdelhamid dans une conférence donnée hier, à l'université des sciences islamiques de Constantine. Invitée dans le cadre d'une campagne de promotion parrainée par le département d'Etat américain, cette consultante politique d'origine égyptienne, qui vit aux Etats-Unis depuis 22 ans, a brossé un tableau idyllique sur la situation des musulmans au pays de l'Oncle Sam. Selon elle, la communauté musulmane ne rencontre aucun obstacle majeur et assume de la manière la plus démocratique son appartenance américaine. «Les musulmans ne rencontrent aucun problème de ségrégation et sont logés à la même enseigne que l'ensemble des autres communautés religieuses», a-t-elle affirmé, avant d'ajouter: «L'administration américaine n'a pas manqué de se réadapter aux nouvelles réalités issues des attentats meurtriers du 11 septembre afin de faire face à la montée de l'islamophobie qui a accompagné cet événement douloureux et que certains cercles avaient tenté d'exploiter à des fins politiciennes.» Pour Maram Abdelhamid, l'Islam a pénétré en terre américaine, il y a de cela trois siècles. En ce qui la concerne, l'évolution des musulmans se déroule normalement et les musulmans ne souffrent d'aucune marginalisation. A une question relative au blocage systématique que pourraient rencontrer des musulmans américains, à un certain niveau de l'échelle sociale, elle a tenu à souligner qu'ils ne font nullement l'objet de discrimination. «Si des musulmans n'arrivent pas à décrocher des postes importants, c'est un peu de leur faute.» A bien l'entendre, on croirait que les musulmans d'Amérique mènent une vie tranquille et sans souci liée à leur spécificité religieuse. Tout au long de sa conférence, elle n'a abordé aucun thème qui fâche ou qui contredit sa thèse. Elle a préféré exposer son point de vue à la lumière des textes et non à partir d'une réalité pas toujours belle à voir. Au sujet des nombreuses voix qui s'élèvent aujourd'hui pour dénoncer la campagne de diabolisation de l'Islam et des musulmans, elle s'est curieusement abstenue de faire des commentaires. Des Américains de confession musulmane ont été licenciés abusivement; d'autres ont été «priés» d'abandonner leurs travaux de recherche; des citoyens américains ont été obligés de quitter leur pays, fuyant la pression des lobbies sionistes et leurs relais. Toutes ces questions ont été savamment évacuées par la conférencière qui s'est limitée à transmettre un seul et unique message: «Tout va bien pour l'Islam et les musulmans d'Amérique.»