Le nouveau marché de proximité, qui contient 500 places, attise les appétits... «Notre quartier respire enfin!», se félicite Ami Saïd, retraité de la Fonction publique. La cité des Palmiers retrouve le calme tant espéré. Le marché informel de Bachdjerrah, l'un des plus spacieux d'Alger, fait partie du passé. Les autorités locales ont procédé, hier, à sont évacuation. «Nous annonçons, aujourd'hui (hier, Ndlr), la fermeture de ce marché», a annoncé Abdeslam Maïfi, vice-président de l'APC chargé de l'administration et des finances, lors d'un point de presse animé au siège de la mairie. Selon ce dernier, le marché contenait plus de 1200 vendeurs. Ils occupaient les lieux sans payer les droits de location. Ce marché a connu une extension au point que les voies principales de ce quartier populaire sont devenues inaccessibles. «En cas d'urgence, nous ne pouvions évacuer nos malades. Ainsi, ils couraient un risque réel de mourir», déclare Mohamed, un jeune habitant des lieux. Son visage affiche la satisfaction d'une opération d'évacuation qui se déroule dans le calme. La voie publique est dégagée. Les accès aux marchés sont étroitement surveillés par la police. «Comme vous le voyez, il n'y a pas d'incident», affirme un officier de la Sûreté de daïra d'El Harrach. Ce calme est étrange. Les vendeurs semblent accepter le fait accompli. Ils ont déserté les lieux sans crier gare. Mieux, la chaussée a fait peau neuve. Des lignes de dissuasion ornent la route. Des ralentisseurs sont également installés à des distances régulières. Une nouvelle page est ouverte dans le quotidien des habitants de Bachdjerrah. «Désormais, ce lieu de prolifération de tous les vices n'est plus. Grand bien nous fasse», se félicite Amine, un jeune de 35 ans. Ce marché illicite était devenu le lieu rêvé des dealers et autres commerçants de la chair. «Le trafic de stupéfiants et la prostitution ont pris racine dans notre quartier à cause de ce marché», confie un homme qui a requis l'anonymat. Le soleil est au zénith. Les habitants du quartier vaquent à leurs occupations. L'opération se déroule dans la sérénité ou presque. Le siège de la mairie est pris d'assaut par les vendeurs évacués du marché. Il règne un climat de tension dans le hall de l'institution. Une centaine de personnes est venue s'enquérir des noms retenus dans la liste du nouveau marché de proximité. Lequel marché est érigé à la cité des Palmiers. «Il y a des dépassements dans le choix des bénéficiaires», fulmine Sebaï Samir, l'un des jeunes vendeurs concernés. L'un de ses compagnons abonde dans le même sens. «Cette liste contient 150 femmes bénéficiaires et autres qui ne sont pas de notre quartier», regrette ce dernier. Cette version des faits est rejetée en bloc par M.Maïfi. «Toutes ces rumeurs visent à discréditer cette opération. Le marché de proximité contient 500 places. Nous avons élaboré la liste des bénéficiaires sur un total de plus de 1200 vendeurs», affirme-t-il. Et de s'étaler sur les critères du choix des vendeurs retenus. Le choix des bénéficiaires repose sur l'ancienneté de leur activité dans l'ancien marché, de leur résidence effective dans la commune de Bachdjerrah et des autres critère sociaux. «Les pères de famille passent en priorité par rapport aux célibataires», déclare, à titre d'exemple, M.Maïfi. Le ton ferme, M.Maïfi récuse la thèse du favoritisme dans l'attribution des places. «Ces rumeurs traduisent une campagne de désinformation orchestrée par des personnes que l'existence de ce projet dérange», déplore-t-il, sans pour autant divulguer l'identité de ces personnes. Le ton ferme, il table sur la réussite de l'opération. «Les personnes qui n'ont pas retrouvé leurs noms sur la liste des bénéficiaires sont invitées à déposer leurs recours au niveau de l'APC. Nous allons étudier leurs dossiers au cas par cas», confirme M.Maïfi. Cela dit, les vendeurs l'entendront-ils de cette oreille? Une chose est sûre: les opérations de démantèlement des marchés illicites continuent à Alger. Les autorités ont fermé le marché de Leveilley dans la commune de Hussein Dey. Pourvu que le commerce légal l'emporte sur l'informel.