l'enjeu est de rétrécir le fossé abyssal qui sépare les spécialistes des professeurs et docents en matière de salaire. Les représentants du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique devaient être reçus hier par leur ministre sur une invitation que leur a adressée ce dernier, mercredi dernier. Rappelons que les spécialistes sont en grève depuis huit jours, ce qui leur fait un total de vingt-quatre jours de grève depuis le mois de février. Il est prévu aujourd'hui une conférence de presse au siège même de ces blouses blanches pour rendre compte des résultats de la rencontre d'hier avec le ministre de tutelle. Rencontre qui, hier encore, laissait les spécialistes sceptiques quant à l'issue favorable d'un conflit qui ne «date pas d'aujourd'hui et qui n'a rien d'électoraliste». Néanmoins, ces derniers se disent encore ouverts au dialogue. Arguant que c'est au ministre de respecter ses engagements dont ceux formulés le 1er février et le 14 mai derniers, par rapport à leur dossier qui traîne depuis onze années et dont l'enjeu est de rétrécir le fossé abyssal qui sépare les spécialistes des professeurs et docents en matière de salaire bien que la déclaration du ministre à un confrère, avant-hier , ne soit pas faite pour apaiser les esprits: «Ils ont reçu des augmentations. Je ne peux pas rattraper le retard qu'accuse le dossier des spécialistes en un tour de main.» Pour revenir à la grève, il faut dire qu'elle a été différemment suivie selon les établissements. Les praticiens spécialistes assurant partout et normalement le service minimum et les urgences. Ces derniers se disent d'ailleurs plus motivés que jamais pour poursuivre leur action en dépit de certaines mesures dissuasives généralement déployées en pareils cas. Notons qu'à Alger comme dans le reste des grandes villes, l'impact de la grève a été relativement amorti du fait de l'existence sur le terrain des deux corps: hospitalo-universitaires et praticiens spécialistes. Toutefois à Bab El-Oued par exemple, le débrayage a quelque peu déstabilisé. D'où le recours aux résidents, appelés en renfort pour suppléer aux lacunes produites par la levée de pied des spécialistes. Recours observé même dans certains CHU où les spécialistes sont fortement représentés et où l'effet de la grève ne peut être ignoré comme c'est souvent le cas à Beni Messous, Rouiba, Tizi Ouzou, où il y a très peu d'hospitalo-universitaires. De source syndicale, l'on avance que la grève a été massivement suivie. De ce fait, les premiers responsables du ministère de la Santé et du gouvernement sont encore interpellés à propos d'«engagements qu'ils auraient tenus».