Depuis le 19 septembre dernier, sa démarche n'a pas varié d'un iota. Tlemcen. Ali Benflis est arrivé hier matin dans la capitale des Zianides à la tête d'une forte délégation FLN pour soutenir les candidats qui représenteront son parti aux élections locales de la wilaya. Avant de se rendre à la salle omnisports de la ville où il devait prononcer l'un de ses derniers discours avant la clôture officielle de la campagne électorale, le secrétaire général du parti FLN s'est rendu dans différents quartiers de Tlemcen où, profitant de ce que les cadres de la Mouhafada aient eu cette fois largement le temps de s'organiser pour faire leur travail de proximité auprès des citoyens. Bref, conséquence immédiate de ces nouvelles dispositions, des centaines de personnes, femmes et hommes, ont pu non seulement attendre le secrétaire général sur la grande place de Tlemcen, mais, lui emboîtant le pas dès qu'il est apparu, ils en ont profité pour parcourir en sa compagnie des centaines de mètres jusqu'à la place du Méchouar, cette vénérable résidence royale qui a vu défiler plusieurs dynasties de Berbères islamisés sur le Maghreb central au Moyen Age. Le travail de proximité façon Benflis est rien moins qu'un exercice de marche collective que le secrétaire a mis au point lors de la première campagne électorale à Ouargla lors des élections législatives. Et depuis ça continue. Soutenu par un discours qu'il prononce généralement dans des salles omnisports souvent inadaptées à l'acoustique, il a souvent eu le souci de compléter ses interventions publiques, à celles des cadres les plus actifs du FLN et des militants, des conférences de presse avant ou après les meetings pour expliciter éventuellement certains qui auraient paru sombres ou incomplets aux observateurs. Depuis le 19 septembre dernier, sa démarche n'a pas varié d'un iota même lorsqu'il dit non sans intention affichée d'alléger la tension qui règne depuis bientôt douze mois en Kabylie, en se rendant à Draâ Ben Khedda et à Béjaïa. A Tlemcen, hier, ce fut quasiment le même discours qu'il avait prononcé à El-Goléa la veille, avec cependant une ou deux nuances se rapportant à la situation réelle de la wilaya qui le reçoit pour laquelle ses conseillers au niveau de la technostructure du parti, lui ont toujours préparé un dossier résumant les principales causes qui l'ont conduite au chômage endémique, si telle était vraiment sa situation au moment de sa visite. Malgré l'efficacité de ses staffs de campagne, le FLN remportera-t-il pour autant les 800 ou 900 sièges qu'il s'était assigné de conquérir peu après la conclusion des législatives à son avantage? Aura-t-il la chance, cette fois encore, de l'emporter pour mieux asseoir son retour en force dans la société algérienne? Il semble qu'il n'a pas seulement une chance, mais plusieurs de franchir le cap des 900 communes malgré le relent d'un forcing patent de certains partis engagés dans la compétition, dont les fiefs régionaux risquent, selon certains observateurs affranchis, d'être remportés par le FLN qui, pourtant, depuis le début de la campagne, n'a pas cessé de rappeler que rien ne saurait infléchir la volonté du peuple quand il décide de veiller au bon déroulement du scrutin. Le FLN, nous l'avons déjà dit, ne dispose d'aucune recette miracle pour les élections dans la mesure où lorsqu'il a fallu l'exclure pour le réduire à la portion congrue, le «consensus» qui a sanctionné sa marginalisation sur la scène politique, ne s'est pas plaint du caractère foncièrement transparent qui a prévalu aux rendez-vous électoraux tout au long de la crise qui étouffe encore par endroit l'Algérie. Le FLN qui, semble-t-il, a traversé son désert sans crier aux scandales ni dénoncer les pressions qui s'exerçaient sur ses rangs pour l'affaiblir et permettre à des partis peu enclins à sortir l'Algérie de la crise aiguë qui l'a frappée depuis plus de 12 ans est bel et bien décidé à accepter, répète, à la société algérienne, Ali Benflis depuis son accession au poste de secrétaire du FLN, la sanction du peuple quelle que soit sa nature. Peu après le meeting de Tlemcen, la délégation du FLN s'est rendue à Oran via Aïn Témouchent pour y semer la bonne parole. Aujourd'hui, il se rendra à Tipaza avant de clore en apothéose sa longue campagne électorale par un meeting au sein même de la capitale.