Les services secrets français exercent, par le biais des médias de l'Hexagone, des pressions pour que l'Algérie change de position. La France veut faire plier l'Algérie sur la question de l'ingérence étrangère dans la région du Sahel ainsi que sur le paiement de rançon. Pour y parvenir, Paris a mis en branle sa machine médiatique visant à exercer des pressions sur l'Algérie afin de l'amener à renoncer à sa position de principe. La dernière information, loin d'être un scoop d'ailleurs, inventée sur l'autre rive de la Méditerranée, diffusée par l'hebdomadaire français, le Canard enchaîné, fait part de l'existence d'un centre d'écoute américain à Tamanrasset, dans le Sud algérien. Cette «information», pas du tout nouvelle, a déjà été démentie par Alger. Hier, comme aujourd'hui, les autorités algériennes restent hostiles à toute implantation militaire américaine ou autre, non seulement en Algérie, mais également dans la bande sahélo-saharienne. C'est le message que les Américains ont fini par comprendre. Plusieurs hauts responsables, politiques et militaires américains, qui ont séjourné en Algérie, avaient «démenti» le souhait des USA d'implanter un commandement américain dans le sud du pays. Le dossier est clos. Les Américains ont bien compris la position de l'Algérie. Ils ont même renoncé au projet de délocalisation de leur commandement militaire de Stuttgart, (Allemagne) vers l'Afrique. Ce qui n'est pas le cas de la France. En inventant l'histoire de la présence américaine en Algérie, Paris se cherche une couverture pour revenir en Algérie. Des sources algériennes expliquent que cette «information» n'est en fait, qu'une nouvelle «manoeuvre française». Selon la même source, le désaccord entre Alger et Paris sur un bon nombre de questions, notamment le dossier relatif à la lutte contre l'Aqmi dans le Sahel, est à l'origine de cette machination. Selon les observateurs, ce faux «scoop» est l'oeuvre des services français qui mettent en branle les médias à propos d'un probable «transfert» des otages français de Areva et Vinci au niveau du nord du Mali, sans doute pas loin de la frontière algérienne. Les mêmes sources expliquent qu'à travers cette manoeuvre, la France espère faire revenir Alger sur sa position et la convaincre d'autoriser - à tout le moins - les militaires français à transiter par notre territoire. Notons que l'Algérie est le seul pays de la région qui s'oppose à la présence militaire française dans la région du Sahel, a fortiori en Algérie. Le Mali, le Niger et la Mauritanie ont ouvert leurs portes aux forces françaises. Les dirigeants algériens, selon les mêmes sources, refusent, catégoriquement, l'idée d'une présence militaire française en Algérie, sous quelque prétexte que ce soit, y compris celui de la lutte contre le terrorisme. Les observateurs estiment, en outre, que cette tentative française de faire plier l'Algérie sert de couverture pour un pays qui a échoué, jusque-là, dans ses opérations militaires opérées dans la région. Référence faite à l'échec que Paris a subi lors du raid mené en coopération avec l'armée mauritanienne. L'autre revers subi par la France est le fait qu' elle ne soit pas parvenue à obtenir la libération de ses otages et encore moins à les localiser. De l'avis des spécialistes du sécuritaire, une coopération militaire algéro-française pour la libération des otages serait impossible au regard des positions défendues par chaque partie. De fait, si coopération entre Paris et Alger il y a, elle se limitera à l'échange d'informations et des renseignements. Ce qui est la moindre des choses. Le ministre de la Défense français, Hervé Morin, a ainsi confirmé l'existence d'une coopération dans la lutte antiterroriste entre les deux pays sur ce plan. Il a affirmé, également, que les deux pays n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la façon de lutter contre les groupes de l'Aqmi. En attendant, la France continue à exercer des pressions sur Alger...