Cette rencontre sera principalement consacrée au projet de loi de finances 2011. Le gouvernement est convoqué aujourd'hui au Palais d'El Mouradia pour le premier Conseil des ministres de la rentrée. Le Président Abdelaziz Bouteflika, qui s'est entretenu durant le mois de Ramadhan en tête à tête avec les ministres, à l'occasion de la traditionnelle séance d'audition, fera le point avec le staff du Premier ministre Ahmed Ouyahia sur plusieurs dossiers de la rentrée. Il s'agit en premier lieu du projet de loi de finances 2011. Un texte qui sera soumis au mois d'octobre au Parlement. Même si le ministre des Finances M.Karim Djoudi tente de garder le grand secret autour de son projet, il n'en demeure pas moins que selon les informations obtenues par L'Expression, le projet de loi de finances pour 2011 ne contient pas des mesures économique «lourdes». L'essentiel des décisions sont prises par ordonnances dans la loi de finances, complémentaire. Un choix présidentiel. Bouteflika, précise nos sources, a encore une fois fait perdre aux députés aussi bien de l'alliance que ceux de l'opposition, le privilège de s'attaquer aux orientations économiques du gouvernement. La présentation de la loi de finances un événement très suivi par l'opinion publique, est quasiment la seule occasion retenue dans l'agenda des élus du peuple pour manifester leur intérêt pour les questions en relation avec le quotidien du citoyen. Mais souvent leur discours ne se concrétise pas par des actions concrètes. Rares, très rares sont les fois où le Parlement était dans la capacité de modifier la copie originale présentée par le gouvernement. Aujourd'hui aussi, le ministre des Finances lève le voile sur le projet de règlement budgétaire. Un texte tant attendu et tant sollicité par le Parlement, qui permettra, dit-on, de contrôler le budget et les dépenses publiques. Les bilans sectoriels seront soumis, pour rappel, au contrôle de la Cour des comptes. Cette institution sera consultée sur les avant-projets annuels de loi de règlement budgétaire. Les rapports d'appréciation qu'elle établit à cet effet au titre de l'exercice considéré sont transmis par le gouvernement au Parlement pour adoption. En termes plus simples, les dépenses des ministères seront soigneusement examinées et analysées par la Cour des comptes avant qu'elles ne soient débattues par les parlementaires. C'est ce que prévoit l'ordonnance n°10-02 modifiant et complétant l'ordonnance n°95-20 relative à la Cour des comptes parue dans le dernier numéro du Journal Officiel. Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que les députés, en vertu des dispositions de la loi sur le règlement budgétaire, auront l'occasion de contrôler l'argent dépensé par le gouvernement pour le compte de l'exercice budgétaire 2008. Pour avoir le bilan de l'exercice 2010 il faut donc attendre 2013. La réunion du Conseil des ministres confirmera aussi l'intention de l'Etat de maintenir le gré à gré malgré les intentions claires affichées par le gouvernement de recadrer cette procédure, suite à la série de scandales qui ont éclaboussé la sphère économique. Le gré à gré est maintenu dans le secteur des travaux publics pour des marchés qui ne sont pas stratégiques. M.Amar Ghoul, le premier responsable du secteur, va exposer le contenu du marché signé entre la société de gestion de l'autoroute et la société réalisatrice des constructions préfabriquées. Le marché en question prévoit l'installation de 16 chalets à travers le tronçon de l'autoroute Est-Ouest. Le ministre de l'Agriculture, M.Rachid Benaîssa, présentera de son côté le marché de gré à gré contracté pour l'approvisionnement du groupe Giplait de filtre polythène. Plusieurs décrets exécutifs concernant le secteur de l'éducation, notamment celui concernant l'organisation des lycées, ainsi que des lois ayant trait à la recherche scientifique sont à l'ordre du jour.