Le désamiantage des établissements scolaires est une préoccupation majeure pour le directeur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa. Intervenant au forum de la radio Soummam, Lahbib Laabidat a indiqué qu'il existe une liste d'établissements suspectés contenir dans leurs structures de l'amiante. Ce recensement a été fait par son prédécesseur sur demande des élus de l'Assemblée populaire de wilaya. Conséquemment, 81 cas (salles de cours ou établissements) ont été évacués de leurs occupants. Cependant, les responsables de l'éducation à Béjaïa s'interrogent toujours sur la nature des produits soupçonnés. S'agit-il réellement de l'amiante ou d'un autre produit similaire sans pour autant présenter les mêmes risques? Afin de répondre à cette interrogation, le premier responsable du secteur s'est montré catégorique. «Seule une commission mixte composée de la direction de l'éducation de l'Assemblée de wilaya peut déterminer la réalité de chaque établissement», a-t-il affirmé. Partant, cette commission qui sera constituée incessamment se rendra dans les établissements concernés afin de statuer officiellement. Cela sous-entend les analyses du produit suspecté, lesquelles motiveront d'éventuelles évacuations. La tutelle sera ensuite informée de la situation globale au niveau de la wilaya de Béjaïa. En juillet dernier, le directeur de l'éducation a révélé que 40 établissements scolaires sont concernés par le désamiantage, à commencer par les deux lycées de Barbacha et de Chemini. La problématique des infrastructures éducatives contenant de l'amiante dans la wilaya de Béjaïa est une réalité. A Chemini, Sidi Aïch, Barbacha ou encore Akfadou et Kherrata, des classes, construites il y a plusieurs années, y compris à l'époque coloniale, contiennent de l'amiante. La question soulevée par L'Expression lors de ce forum repose pour l'essentiel sur le risque cancérigène que présente la présence de l'amiante dans des structures fréquentées par des milliers d'enfants chaque jour. Les parents d'élèves s'inquiètent de la santé et du danger que représentent des salles de classe aux parois et plafonds contenant de l'amiante. Enseignants et parents d'élèves doutent. Toute construction en amiante a été interdite par les pouvoirs publics depuis plusieurs d'années. Le danger potentiel que représente ce silicate, à contexture fibreuse, omniprésent dans les parois du bâtiment, à savoir la couverture (amiante-ciment) et les faux-plafonds, s'illustre à travers des effets cancérigènes avérés. Sous d'autres cieux, ce produit est formellement interdit.