Les personnes âgées auront bientôt leur loi. Le projet portant protection de cette frange ne tardera pas à être effectif. Le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, promet d'accélérer son application. En réponse aux préoccupations des députés qui s'interrogeaient sur la mise en application de cette loi, le ministre a été rassurant. «Les textes d'application seront promulgués dès que le projet sera adopté par le Parlement», a déclaré M.Barkat lors de son intervention à la plénière consacrée à l'examen du projet de loi sur la protection des personnes âgées. «Une équipe travaille déjà sur les textes», a-t-il ajouté en guise de confirmation. Les parlementaires étaient nombreux à s'interroger, hier, sur le délai d'application de cette loi. Sachant que les textes d'application prennent beaucoup de temps pour être publiés, les députés ont attiré l'attention du département de la Solidarité sur ce détail important. Les intervenants ont même soulevé le problème de confusion entre les personnes âgées et les malades mentaux qui se pose sérieusement au niveau des centres de prise en charge. Sur ce sujet, le ministre a déploré cette situation. «Je regrette cette confusion», a-t-il répondu en précisant que ce problème relève de plusieurs structures. Selon le ministre, des agents de sécurité et même des procureurs optent pour les centres de prise en charge. Les malades mentaux ne doivent pas être orientés dans un centre pour personnes âgées, leur place est dans un hôpital psychiatrique. Reconnaissant cette réalité, Saïd Barkat compte régler cette anomalie avec les ministères de la Santé et de la Justice. Pour défendre son projet, le ministre a avancé plusieurs arguments. L'abandon des parents par leurs enfants est devenu un phénomène qui prend de l'ampleur au sein de la société. «Ce projet est une véritable sonnette d'alarme», a-t-il précisé en déplorant la régression des valeurs morales au niveau des familles algériennes. A ce sujet, le ministre soutiendra que 2107 personnes âgées, dont 877 malades mentaux, sont hébergées dans les 32 centres de prise en charge que compte le pays. Le ministre a fait savoir que sept nouveaux centres sont en construction et trois autres sont prévus dans le nouveau programme quinquennal. Pour les sanctions prévues dans ce projet contre les familles qui abandonnent leurs parents, M.Barkat explique que ces mesures ont un caractère dissuasif. Le recours à la violence et les poursuites judiciaires ont été contestés par les intervenants hier au débat. Certains ont même revendiqué la création d'un fonds spécial pour les personnes âgées. Une proposition rejetée par Saïd Barkat du fait de l'existence déjà d'un fonds de solidarité nationale. Il y a lieu de souligner que plusieurs anomalies ont été relevées dans ce texte. Les parlementaires ont même remarqué un manque de clarification dans les dispositions et sur la stratégie de prise en charge de personnes âgées.