Des dizaines d'opérations de dératisation ont été effectuées par les services communaux mais les résultats sont loin de confirmer l'efficacité des produits utilisés. «Les rats continuent à empoisonner notre cadre de vie en se manifestant dangereusement, et sans leur éradication ils constituent l'un des risques majeurs qui menacent la santé publique», a indiqué Mohamed, habitant de Gambetta. Dans cette lutte, les «rad-killer» et quelques autres marques de raticides sont hautement nuisibles à la santé en causant autant d'inconvénients que d'avantages. Les dégâts sont irréversibles, près d'une vingtaine de personnes ont failli périr, asphyxiées par l'utilisation de ces produits. Plusieurs enfants, qui ont été évacués en urgence vers les services hospitaliers, ont été sauvés d'une mort certaine après qu'ils aient inhalé les odeurs dégagées par les rad-killer. Après une série d'analyses et d'examens, les conclusions ont été plus que révélatrices: certaines marques de raticide, dont le plus utilisé est le rad-killer, sont hautement dangereuses. Le rad-killer, connu sous l'appellation de la colle des rats, pourtant frappé par l'interdiction de vente, agi négativement sur les systèmes nerveux et respiratoire. La mesure d'interdiction, toujours en vigueur, est loin d'être appliquée, des centaines de commerçants continuent à écouler, clandestinement, d'énormes quantités de ces raticides dissimulés dans les arrière-boutiques. Sur un autre plan, la lutte contre la prolifération des rats et autres bêtes nuisibles à la santé publique est l'une des premières missions prises en charge par les services communaux. «C'est là où réside la problématique qui a nécessité une réflexion et un débat de fond; des dizaines d'opérations de dératisation sont annuellement effectuées par les services communaux tandis que les résultats sont loin de confirmer l'efficacité des produits utilisés, les rats continuent à envahir la ville», ont déploré plusieurs habitants. Fini le bon vieux temps où la ville était ce havre de paix où le visiteur venait se détendre. Or, la ville est sale au moment où les responsables locaux continuent à pavoiser que leur mission principale est le nettoiement de la cité en la démoustiquant et dératisant. Les Oranais, eux, gardent intacts les stigmates de la peste qui a frappé en 2003 la localité de Kehaïlia dans la daïra de Oued Tlélat et n'entendent pas de la même oreille leurs responsables. A cette date, des dizaines de victimes ont été enregistrés. Par ailleurs, l'embellissement et le nettoiement de la cité constituent la mission à laquelle doivent contribuer les habitants en prouvant leur civisme. Or, le contraire se produit dans plusieurs quartiers. Que ce soit à Sidi El Houari, El Hamri, Gambetta, Usto, le constat est l'image désolante, perceptible de visu. Plusieurs coins et recoins de ces cités sont envahis par des tonnes de déchets de toute nature tandis que les immeubles, abandonnés, sont transformés en véritables dépotoirs. C'est dire que la mission des services en charge de la collecte des ordures ménagères est de plus en plus compliquée.