Le projet de loi de finances 2011 stipule l'exonération des activités portant sur le lait cru de l'impôt sur le revenu global. Le lait cru va concurrencer le lait en poudre. L'Etat compte soutenir davantage la production de lait cru au niveau national. Des privilèges importants seront accordés aux producteurs et aux éleveurs. Ces derniers paieront moins de taxes. Ils bénéficieront d'une exonération permanente au titre de l'impôt sur le revenu global (IRG). Le projet de loi de finances 2011 stipule l'exonération des activités portant sur le lait cru de l'impôt sur le revenu global (IRG/BIC). «La présente mesure a pour objet de prévoir en faveur des producteurs de lait et des collecteurs notamment, une exonération permanente de l'impôt sur le revenu global (IRG) sur les revenus résultants des activités portant sur le lait cru», indique le document du projet de loi. A travers cette disposition, l'Etat veut encourager la production de lait cru. Selon les justifications avancées, cette mesure vient renforcer la politique de l'Etat à l'égard de ces producteurs par des incitations en faveur des activités d'élevage, en les encourageant à contribuer davantage à promouvoir la production de lait en Algérie. Sachant que la facture des importations du lait en poudre pèse trop sur l'équilibre financier du Trésor public, l'Etat veut la réduire au maximum. «L'exonération accordée est permanente et vise à donner plus de soutien à l'activité d'élevage et surtout à faire gagner au Trésor public des devises importantes de fait de la limitation de l'importation de la poudre de lait qui connaît ces derniers temps une augmentation conséquente de ses prix sur le marché international», précise le gouvernement dans ce même document. Le sachet de lait connaît une tension accrue actuellement. Le manque de lait en poudre a engendré une pénurie du lait en sachet. D'ailleurs, la laiterie de Draâ Ben Khedda a fermé ses portes cette semaine en raison de la pénurie de poudre de lait. La réduction du plafond des importations de lait en poudre a entraîné plusieurs fois des perturbations dans l'approvisionnement du marché. Le lait cru de vache représente, rappelons-le, 1,5 litre du sachet de lait produit à partir de la poudre de lait importée. Même si l'Etat veut encourager la production de lait cru de vache, il n'en demeure pas moins que le recours à l'importation reste la seule solution pour couvrir les besoins du marché. Dans sa stratégie, le gouvernement entend réduire annuellement de 10% les importations de poudre de lait. L'Algérie importe actuellement 110.000 tonnes de lait en poudre à 2000 dollars la tonne. Or, l'objectif zéro importation nécessite beaucoup de temps et des efforts pour rétablir cette activité. Sachant que les besoins nationaux sont estimés à 1 milliard de litres, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural mène actuellement une réflexion sur les mécanismes qui permettront la consommation de lait de chamelle et de brebis pour ne plus dépendre entièrement de l'importation de poudre de lait.