Le tableau n'était toutefois pas complètement noir à Tianjin, en Chine, au dernier jour d'une semaine de négociations, dernière ligne droite avant la réunion mexicaine (29 novembre au 10 décembre). Les deux plus gros pollueurs de la planète, Etats-Unis et Chine, se sont renvoyé hier la responsabilité de l'absence de réelle avancée dans les négociations sur le climat, jetant une ombre sur le prochain rendez-vous de Cancun censé réparer l'échec de Copenhague. Le tableau n'était toutefois pas complètement noir à Tianjin, en Chine, au dernier jour d'une semaine de négociations, dernière ligne droite avant la réunion mexicaine (29 novembre au 10 décembre). Les discussions de «cette semaine nous ont rapprochés d'un ensemble structuré de décisions qui peuvent faire l'objet d'un accord à Cancun», a déclaré la responsable en chef du climat à l'ONU, Christiana Figueres. Il s'agit de dossiers, dont le principe avait été acté dans l'accord de Copenhague fin 2009 et qui pourraient devenir opérationnels, comme le Fonds vert, un mécanisme pour le transfert de technologies ou pour aider les pays les plus vulnérables à «s'adapter» aux impacts du changement climatique, ainsi que la lutte contre la déforestation. Autant d'avancées mises en avant par l'ONU qui veut absolument éviter de repartir les mains vides de Cancun, au risque de voir tout le processus onusien de négociation décrédibilisé, notamment après l'échec de Copenhague. «Il y a encore beaucoup à faire, et le temps est court», a cependant reconnu la ministère mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa. Pour de nombreuses délégations présentes - plus de 170 pays -, et selon les mots de Mme Figueres, Cancun doit également «poser les fondations» de ce que serait un accord global permettant de lutter efficacement contre le changement climatique. La conférence de Copenhague entendait parvenir à un tel texte, qui aurait pris le relais du protocole de Kyoto, lequel expire en 2012. Elle n'a abouti qu'à un texte non contraignant, négocié à la hâte par une poignée de chefs d'Etat, qui fixe comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, mais reste évasif sur les moyens. Pour l'heure, les objectifs en matière d'émissions de gaz à effet de serre (GES) posés par les pays industrialisés et 37 pays en voie de développement sont loin de permettre de rester sous les 2°. Et tout progrès sur le long terme butait encore cette semaine sur des positions divergentes des deux principaux acteurs des négociations, Chine et USA (50% des émissions des GES globales). Le négociateur américain Jonathan Pershing s'est déclaré «déçu» de ces négociations et «préoccupé» pour Cancun, visant particulièrement la position chinoise. «Nous sommes en particulier déçus du fait que nous n'ayons accompli que très peu de progrès sur la question centrale» du contrôle des actions entreprises par chacun des pays au sujet de leurs émissions de GES, a-t-il déclaré. Il s'agit d'une question essentielle pour Washington et très sensible pour Pékin, particulièrement rétif à tout contrôle extérieur. «Il n'y a pas de solution au problème» du climat «à moins que nous ne trouvions une solution ensemble», a-t-il ajouté. Mais «il semble que jusqu'à présent, les intérêts des deux pays ne coïncident pas».